AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de fanfanouche24


Je poursuis activement la fin de mes tris et déballages de livres… et je me retrouve avec, dans les mains, un ouvrage lu et adoré dans les années 80, qui aborde tous les grands aspects de nos rapports à la vie et aux autres à travers un état et sentiment, plus qu'omniscient : « La dépendance »…Nos motivations, les raisons profondes de nos engagements…Albert Memmi décortique tous nos comportements à l'aune de ce fameux sentiment de « dépendance »…

Je me prépare à partir quelques jours chez des amis, me met de côté les lectures à emporter pour moi et pour offrir… En plus de nouvelles parutions qui m'intéressent beaucoup, me voilà en plus, à ajouter des anciennes lectures qui ont été des moments intenses, dont ce livre d'Albert Memmi, qui a été plein d'enseignements, à travers un style limpide , chaleureux, illustré de multiples exemples à travers la littérature, le cinéma, la vie quotidienne, les mondes de l'art, des religions, le monde animal, etc.

Un livre très fort , multidisciplinaire… qui nous enrichit de la vaste réflexion de son auteur...
« ... Nous existons en fonction des autres. Sans cesse, nous sollicitons leur alliance, ou leur cherchons querelle, souvent pour obtenir le même résultat: un échange et une reconnaissance. Et comme nécessairement ils nous déçoivent, nous tâchons d'en corriger l'image, nous les ré-inventons selon nos besoins. D'où l'extraordinaire mélange d'intuitions exactes et de fantasques rêveries que nous avons les uns de autres. » (p.23)

Je reformulerai sûrement différemment ma chronique de ce livre après sa relecture, car lorsque je parcours l'abondance des passages que j'avais soulignés à la première lecture, je pense que je vais appréhender cet essai, avec un regard, dit « plus mature »… où d'autres éléments accapareront mon attention selon aussi mes sujets de réflexion du moment.

De nombreuse références littéraires, philosophiques, cinématographiques, culturelles, psychologiques, éthiques, etc nous sont proposées… Une très large réflexion sur notre condition d'humain et de notre positionnement aux autres nous est offerte à travers cet essai.

Touchée également que l'auteur ait tenu compte du monde animal…de ses perceptions, comportements, sentiments envers nous, les « pauvres humains »… souvent fort inattentifs : « On voit également, dans ces livres, que la dépendance de la bête n'est pas moins grande. le chien perdu revient toujours, et de fort loin ; il ne dort pas si ces maîtres veillent et dort si ils dorment. Il est le chien de tel maître, comme on est l'enfant de tels parents. L'attente de l'animal n'est pas moins remarquable que celle des humains. Il existe une affectivité et une pensée animales. (p.27)

Albert Memmi recense tous les domaines de croyances, d'engagements… qui possèdent souvent, à notre insu, une double face, moins consciente : « « On voit de combien de mères nous cherchons à nous pourvoir- l'armée, le parti politique, le club sportif sont de « grandes familles »….(…) le prêtre qui abandonne son ordre, le militant qui ne renouvelle pas sa carte, jugent que « la vie n'a plus de sens », à moins qu'ils en aient déjà découvert un autre. de son côté, le groupe condamne ceux qui s'éloignent comme des renégats qui méritent violence » (p.35)

J'achève cette note imparfaite vu la lointaine lecture de cet ouvrage, sur un passage essentiel, montrant parfaitement que la plus difficile chose, dans nos existences, reste « les rapports humains » !!!!


« Au reste, la reconnaissance n'est pas un sentiment d'une complète pureté: reconnaître ce que l'on doit à autrui, c'est aussi avouer sa propre insuffisance. Il faut beaucoup de force et d'orgueil, ou de placidité, pour supporter ses propres dettes sans inquiétude ni ressentiment. le commun des mortels vénère ses idoles et guette leurs défaillances. Cela semble contradictoire; ce ne l'est pas: on agresse qui vous aide, parce qu'on a aussi besoin de se défendre contre lui. J'aime cet homme pour le bien qu'il me fait, mais je dois l'aimer moins pour m'estimer moi-même. » (p.57)

Commenter  J’apprécie          272



Ont apprécié cette critique (26)voir plus




{* *}