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Critique de daniel_dz


L'histoire de Jeanne, octogénaire, nouvelle arrivée dans une maison de retraite. Un tiers burlesque où Jeanne se fait Tatie Danielle contre ses enfants et petits-enfants qui l'ont placée là. Deux tiers feel good où Jeanne profite de la vie comme jamais, avec ses nouveaux amis. Et une fois le livre refermé, après un divertissant moment de lecture, on réfléchit sur l'image que l'on se fait des personnes âgées.

La couverture de ce livre indique « Entre ‘Tatie Danielle' et ‘Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire'. Pour « Tatie Danielle », je suis d'accord: je me suis en effet bien amusé en voyant Jeanne bien décidée à simuler une démence sénile pour faire tourner en bourrique ses enfants, histoire de se venger d'avoir été placée dans une maison de retraite. C'est amusant !

Mais peu à peu, on quitte ce mode burlesque lorsque Jeanne commence à se lier à quelques autres pensionnaires de son âge, qui ensemble deviennent « la bande ». Là, on entre dans un mode feel good: Jeanne s'autorise enfin à prendre soin d'elle-même autant qu'elle a pris soin de sa famille dans le passé. Elle se laisse séduire par un homme attentionné, elle s'amuse avec ses nouveaux amis de « la bande ». Tout cela est joyeux et bon enfant. Il ne s'agit pas de personnes âgées qui chercheraient inconsidérément à retrouver la jeunesse. Il s'agit plutôt d'un groupe d'amis solidaires qui acceptent les limites que l'âge leur impose et qui se soutiennent et s'encouragent à oser réaliser l'un ou l'autre rêve et à tirer un maximum de bonheur de leur quotidien.

« Feel good » ? Parfois Irréaliste ? Oui, sans doute. Mais peu importe. On se laisse baigner dans l'optimisme et, dans ce monde de brutes, ça fait du bien ! Et puis à la fin, on ne peut s'empêcher de faire son petit examen de conscience et de se demander s'il ne nous arrive pas de parfois de considérer que « ça ne se fait pas », pour un octogénaire, de tomber amoureux ou de vouloir s'amuser « comme un jeune ». Comme si l'âge rendait inéluctablement inerte et réservé.

Le livre braque également le projecteur sur les enfants, devenus adultes, qui délaissent leurs parents devenus âgés. On peut bien entendu s'offusquer de leur ingratitude ou de leur manque de bienveillance. Mais l'aspect qui moi, me dérange le plus, est que ces enfants-là n'assument pas leur propre attitude. Ils pourraient vouloir délaisser leurs parents, pour un tas de raisons, qui sont peut-être bonnes, et assumer ce choix. Mais non, ils vont plutôt se donner bonne conscience en trouvant une maison de retraite et en se persuadant qu'ils y sont bien soignés et que les visites ne doivent pas être fréquentes. Mission accomplie. Ils se sentent irréprochables.

Elle m'a inspiré ça, cette lecture qui pourrait sembler facile… À vous de juger !
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