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Critique de gruz


Il y a les livres que vous lisez avec intérêt, mais que vous oubliez très vite. Et il y a les autres, ils ne sont pas légion…

Ceux qui s'insinuent dans votre esprit ligne après ligne, page après page. Ceux qui vous obsèdent…

omniprésents

Ceux qui vous chamboulent…

différents.

Adieu demain est de ceux-là. Car ce roman de Michaël Mention mérite une palme dans la production noire actuelle !

Pas facile d'en parler et tant de choses à dire sur ce roman noir assez inclassable. A la croisée des chemins du polar, de la chronique d'actualité et du roman psychologique, il vous bringuebale et vous fait tanguer jusqu'à faire vibrer vos fondations les plus profondes.

Parce que le sujet central de ce roman noir est la :

Peur

Présente,

Dévorante,

Envoûtante.

Et la manière de traiter le sujet des névroses devient tellement intime que cette histoire vous prend aux tripes et vous place en position de Mentionnaire. Oui, on se sent ainsi littéralement acteur du bouquin (pourtant écrit à la troisième personne). Une sacrée performance.

Adieu demain est une sorte de suite de Sale temps pour le pays paru en 2012, un récit en parallèle plutôt. Une chronique de l'Angleterre à travers les meurtres de serial killers, mélange de réalité et de fiction. Mais j'insiste fortement : ce roman peut se lire individuellement.

On peut découper le roman en trois grandes parties, débutant comme un voyage dans le temps entre 1969 et le début du 21° siècle, se poursuivant par une enquête "classique" (à la poursuite d'un serial killer) pour s'achever par une plongée psychologique particulièrement douloureuse et vivante.

Un récit d'une intelligence rare, sur un sujet qui pourrait paraître conventionnel (ce qui est loin d'être le cas), sublimé par un traitement haut de gamme. L'écriture, le phrasé, la construction sont d'une vraie modernité, avec des trouvailles stylistiques et de conception à chaque page (ah, ces merveilles d'enchaînements de paragraphes et de chapitres).

Innovant, à l'image de cette volonté de placer la musique à chaque étape du récit et de sa progression temporelle. Musique des mots qui s'entrechoquent, se mêlent et fusionnent avec les sons (une vraie traversée de l'histoire du Rock).

Un récit viscéral, avec une émotion à fleur de peau, même dans les passages qui traitent de l'actualité. C'est une évolution (naturelle) chez Michaël Mention qui rend ce roman si addictif et si prenant. L'auteur y lâche clairement les chevaux et la cavalcade est, pour le moins, remuante.

Attention donc, c'est le genre de bouquin qui vous rend durablement accro.
Lien : http://gruznamur.wordpress.com
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