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Critique de Eipoca


Raimund Gregorius est professeur de langues anciennes dans un lycée bernois depuis plus de trente ans. S'il est très respecté, il n'en n'a pas moins conscience de mener une vie très minutieusement réglée, presque terne ; mais cela lui convient parfaitement. Jusqu'au jour où il fait une curieuse rencontre sur le pont qu'il traverse chaque matin à 7h45 pour se rendre au lycée. Ce petit grain de sable enraye le mécanisme routinier de sa vie, et il se prend à observer et faire les choses différemment. Cette première rencontre est suivie d'une deuxième, tout aussi déroutante pour notre héros, cette fois avec un livre sur Amadeu de Prado, poète portugais. « S'il est vrai que nous ne pouvons vivre qu'une partie de ce qui est en nous, qu'advient-il du reste ? » Commence alors une délicieuse mise en abyme : cette phrase dans l'introduction du livre est pour notre personnage le déclencheur d'une obsession pour le poète et sa langue, tout comme l'avoir lu en 4ème de couverture a été pour moi le déclencheur de l'envie de lecture. Petit à petit, Gregorius apprend à s'écouter, et il part brusquement pour le Portugal, alors qu'il ne parle pas un mot de portugais, pour y mener une enquête effrénée sur la vie de Prado. Et nous le suivons, dans ce Train de nuit pour Lisbonne, en éprouvant la même curiosité que lui. Ce livre nous fait réellement partager les aventures de Gregorius et, par ricochet, de Prado : plaisir du hasard des rencontres, ravissement de la découverte d'une langue nouvelle, fièvre de l'obsession, réflexions poétiques et philosophiques présentées sans la moindre prétention. le tout est porté par une écriture romanesque simplement belle. Si vous êtes un tant soit peu intrigués, laissez-vous tenter !
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