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Critique de fnitter


Une belle (re)découverte.

Publié en 1972, Malevil est un roman post-apocalyptique réunissant toute les notions abordées généralement dans le genre.

"Le jour de l'événement", Pâques 1977. Nul ne sait pourquoi, un cataclysme nucléaire ravage la terre entière. L'électricité cesse de fonctionner et un fracas, vacarme, roulement de tonnerre, sirènes hurleuses, locomotives folles retentit. S'ensuit une élévation de la température digne des portes de l'enfer. La terre est morte, l'humanité est occise. Non, sur les 412 habitants de Malevil, bourgade de campagne française, que compte les 4 milliard d'habitants de la terre, une poignée a réussi à survivre. Et autour d'Emmanuel Comte et quelques amis, la survie s'organise, avec pour base ce château moyenâgeux dont ils occupaient la cave lors des faits. Et ils auront fort à faire, non pas pour reconstruire, mais déjà pour survivre...

Ce roman est un récit, celui d'Emmanuel, annoté de quelques chapitres de Thomas, le rendant ainsi plus réaliste et crédible. Il aborde tous les thèmes chers à la littérature post-apocalyptique. La survie à court terme, à long terme, le partage du reste des ressources, la défense contre les "autres" la politique la religion... On aura une vision particulièrement machiste de la condition féminine, les femmes étant soit vieilles et destinées aux corvées ménagères soit aguicheuses et "dévouées" à tout le monde, soit souffreteuses.
Le roman est moins complexe et moins "difficile" à lire que je ne le redoutais, sans doute influencé par les diverses critiques lues ça et là. Il est bien écrit, mais fait très "Français", voire campagnard (à grand renfort de "La menou" "La falvine" et "La noiraude"). D'un autre côté nous y sommes à la campagne, profonde, caricaturale, avec du consanguin (une certaine vision en 1972 ?). On est loin des romans post-apocalyptiques américains avec des survivalistes armés jusqu'aux dents qui feraient fuir une bande de zombies clopin-clopant.
Il y a des longueurs, et notamment une très longue introduction, qui permet certes, d'éclairer la psychologie du personnage principal (son rapport à la religion notamment), mais qui retarde beaucoup trop l'entrée dans le vif du sujet. Parfois trop de détails peuvent nuire à la fluidité du récit.
Cette religion, notamment, dont on verra la force et la puissance manipulatrice notamment grâce au machiavélique Fulbert.
Une vision très locale, on ne sait rien du reste du monde, avec des problèmes logistiques et des combats très locaux eux-aussi.

Bref, sans être un chef d'oeuvre ou un précurseur du genre, Malevil reste un roman post-apocalyptique franco-français agréable à lire et qui mérite d'être (re)découvert.
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