AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de BVIALLET


Ce roman ne peut pas laisser indifférent car il étonne d'au moins trois manières. D'abord par son style plutôt vociférant , tonitruant , presque célinien. Un usage un peu excessif du passé simple à la 2ème personne du pluriel, ce qui donne un genre un peu précieux, mais pas trop. Ensuite par sa philosophie, d'une noirceur et d'une désespérance absolue. Pour l'oncle, l'amour n'existe pas, la vie est une longue horreur et la famille un enfer de domination. Enfin par l'intrigue, ou plutôt son absence. Mérot est censé nous raconter la vie de l'oncle (et on se demande s'il ne s'agit pas de la sienne tout simplement ) dans une sorte de longue introspection ou une longue divagation un peu ( et même très) alcoolisée. L'histoire se divise quand même en trois parties bien distinctes: " Gastrite érosive": Pourquoi l'oncle boit-il? Pourquoi passe-t-il tellement de temps dans les bars? Pourquoi papillonne-t-il de femmes en femmes?
"Dépôt de bilan ": les tribulations de l'oncle dans des boulots aussi ridicules qu'insupportables Service militaire au Muséum à titre de souffre-douleur, employé à la Cité des Sciences, puis directeur littéraire dans une obscure maison d'édition et enfin enseignant. On trouve là quelques pages d'anthologie sur la vie d'un collège de banlieue qui montrent que Mérot connait le sujet de l'intérieur, et c'est pas triste !
"Linge sale": là , c'est son "Famille , je vous hais" .
Cette analyse pourrait laisser croire que ce livre est insupportable, imbuvable. Il n'en est rien. Il se dévore, il se déguste même, comme un excellent cognac! On nage dans l'humour le plus noir. Mérot a une vision si désespérante mais si lucide du monde qu'elle en devient presque cocasse et qu'on en redemande .
Bravo, Monsieur Mérot, vous avez amplement mérité votre Prix Flore !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}