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Critique de Alzie
"Les choses auxquelles il y a de la perfection ne se doivent pas voir à la hâte, mais avec temps, jugement et intelligence. Il faut juger des mêmes moyens à les bien juger comme à les bien faire."
Poussin à Chantelou, 20 mars 1643.
Nicolas Poussin (1594-1665) ne sera jamais populaire, c'est Alain Mérot qui l'affirme et j'aurais tendance à le suivre sur ce terrain. En-dehors des initiés, de savants chercheurs ou de quelques critiques très pointus, sa peinture réputée difficile n'évoque probablement plus rien de bien familier au grand public. Ce livre - une très belle édition comme Hazan nous y a habitués et qui n'est pas un catalogue raisonné de l'oeuvre -, s'adresse à tous les non spécialistes qui désirent dépasser l'obstacle poussinien, pour regarder enfin cette oeuvre comme elle se doit : en s'affranchisant de toutes idées préconçues. La démarche est pragmatique et, en sept chapitres, s'appuie sur une iconographie abondante et irréprochable. A défaut de faire de nouveaux adeptes, Alain Mérot propose à ses lecteurs, sans faire de nouvelles hypothèses et donc sans bruit, une interprétation visant à dégager un "condensé plausible" des connaissances essentielles acquises à son sujet. Son écriture très limpide donne beaucoup de force à l'amplitude de ses vues ; La mise en perspective de l'oeuvre dans son contexte d'époque est parfaite et donne consistance à la conversation artistique incessante, engagée entre l'Italie et la France depuis la Renaissance. Au XVIIe siècle, alors que s'effacent les derniers artifices du maniérisme et dans le foisonnement du baroque naissant, la personnalité et l'oeuvre de Poussin, émigré Français à Rome et qui y fera pratiquement toute sa carrière, n'en deviennent que plus singuliers, dans le silence exigeant de rigueur et de clarté d'un nouveau classicisme qu'il est en train d'inventer. C'est un Poussin qui s'est beaucoup cherché avant de devenir penseur de son art et dont l'oeuvre est emprunte de poésie, que nous donne à connaître Alain Mérot. Un texte qui porte, dans ce qu'il est convenu d'appeler un beau livre.
Poussin à Chantelou, 20 mars 1643.
Nicolas Poussin (1594-1665) ne sera jamais populaire, c'est Alain Mérot qui l'affirme et j'aurais tendance à le suivre sur ce terrain. En-dehors des initiés, de savants chercheurs ou de quelques critiques très pointus, sa peinture réputée difficile n'évoque probablement plus rien de bien familier au grand public. Ce livre - une très belle édition comme Hazan nous y a habitués et qui n'est pas un catalogue raisonné de l'oeuvre -, s'adresse à tous les non spécialistes qui désirent dépasser l'obstacle poussinien, pour regarder enfin cette oeuvre comme elle se doit : en s'affranchisant de toutes idées préconçues. La démarche est pragmatique et, en sept chapitres, s'appuie sur une iconographie abondante et irréprochable. A défaut de faire de nouveaux adeptes, Alain Mérot propose à ses lecteurs, sans faire de nouvelles hypothèses et donc sans bruit, une interprétation visant à dégager un "condensé plausible" des connaissances essentielles acquises à son sujet. Son écriture très limpide donne beaucoup de force à l'amplitude de ses vues ; La mise en perspective de l'oeuvre dans son contexte d'époque est parfaite et donne consistance à la conversation artistique incessante, engagée entre l'Italie et la France depuis la Renaissance. Au XVIIe siècle, alors que s'effacent les derniers artifices du maniérisme et dans le foisonnement du baroque naissant, la personnalité et l'oeuvre de Poussin, émigré Français à Rome et qui y fera pratiquement toute sa carrière, n'en deviennent que plus singuliers, dans le silence exigeant de rigueur et de clarté d'un nouveau classicisme qu'il est en train d'inventer. C'est un Poussin qui s'est beaucoup cherché avant de devenir penseur de son art et dont l'oeuvre est emprunte de poésie, que nous donne à connaître Alain Mérot. Un texte qui porte, dans ce qu'il est convenu d'appeler un beau livre.
