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Critique de grm-uzik


Jacques Mesrine était la bête noire de la société dite bien pensante. Secrètement ou non, beaucoup de jeunes l'admiraient pour ses audacieuses évasions et le panache avec lequel il bafouait la police. Lors de son enterrement, certains dirent qu'il était le dernier des grands anarchistes.
Incontestablement, il défraya la chronique. Il fut incarcéré pour la première fois en mars 1962. En 1965, il est arrêté à nouveau alors qu'il dérobe des documents politiques à Palma de Majorque. En novembre puis décembre 1967, se succèdent un vol à main armée dans un hôtel de Chamonix et dans une maison de haute couture à Paris. En 1968, Mesrine s'enfuit au Canada avec une compagne. C' est une folle équipée faite de coups de main, de procès, de prisons, d'évasions et de meurtres (deux gardes forestiers au Canada).
Les actes de Mesrine étaient guidés par un orgueil hors du commun, alliant spectaculaire et sens de la provocation, ainsi envoya t-il à la presse des clichés de lui-même sous différents déguisements. Peu après avoir tiré sur un policier dans un bar parisien, il est une nouvelle fois arrêté le 8 mars 1973... et s'évade du palais de justice de Compiègne en juin. Cette fois, il entre dans la légende des "grands criminels ". le 27 septembre 1973, il se rend au commissaire Broussard, en 1977 il est condamné à vingt ans. Il est enfermé dans le quartier de haute sécurité à la prison de la Santé de Paris.
La France en a fait l'ennemi public numéro 1 et celui-ci ne va pas décevoir... son public.
Le 8 mai 1978, Mesrine s'évade en compagnie de François Besse. Cette "belle" ne se fit pas sans dommages, Mesrine tira sur les gardiens et
déclencha une fusillade. Un troisième détenu fut abattu mais Mesrine est libre.
En 1978, c' est l'attaque mouvementée du casino de Deauville, puis l'enlèvement d'Henri Lelièvre. Ce dernier reconnut l'intelligence de son
ravisseur et affirma qu'il aurait pu devenir un homme d'affaires prospère...
On parle de Mesrine sans cesse à la télévision et dans les journaux. le Président Giscard d'Estaing estima que Mesrine constituait un danger pour
la sécurité d'État et qu'il fallait en finir.
Le 2 novembre 1979, Mesrine tombe dans un guet-apens, lui et sa compagne sont tirés comme des lapins, assis dans leur voiture, porte de Clignancourt. le commissaire Broussard et ses hommes burent le champagne sur place, près du corps du bandit touché de 18 balles.
Cela ne fit qu'accroître "l'aura" de Mesrine, certains considérant qu'il fut exécuté lâchement par la police. La mère et la fille de Mesrine
tentèrent sans succès de poursuivre en justice les autorités policières pour homicide volontaire.
Le groupe de rock, Trust, lui consacra une chanson : "Le Mitard". Sa dernière compagne, grièvement blessée le 2 novembre, contribua à ce que leur histoire soit assimilée à un second "Bonnie & Clyde".
Jeune, Mesrine incarnait plus un viveur un peu cynique qu'un dangereux tueur, hélas sa guerre personnelle contre la société fit couler le sang d'innocents...

"L'instinct de mort" est un ouvrage absolument remarquable, que je recommande vivement à tous les curieux, a ceux qui sont larges d'esprit et ceux qui aiment l'aventure, aux passionné(e)s essentiellement.
Il permet d'apprécier la grande intelligence de son auteur, de comprendre sa psychologie (il n'y a pas de fumée sans feu) et de faire connaissance avec l'Homme qu'était Jacques Mesrine : son histoire, ses relations avec tous ceux et celles qui ont compté pour lui, sa famille, l'univers carcéral en France et au Canada etc...
Ce récit autobiographique est parfaitement structuré (paragraphe par paragraphe, chronologique). le mot est toujours juste et convaincant. Les pensées sont profondes. La logique est implacable. L'histoire surtout est réellement captivante. Vous serez sans doute surpris par la qualité de l'écriture et vous passerez de très bons moments de lecture.
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