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Critique de Philbast


Inversion de perspective ; dans un de ses précédents livres, l'auteur évoquait une espèce humaine dominée (et non plus dominante), une sorte de surhommes extra terrestres ayant conquis la terre.

Rien de fantastique ici : il s'agit à prime abord d'un récit de confinement. Rien ou presque, à part à la toute fin du livre n'est dit sur les raisons de ce confinement. Il s'agit avant tout de décrire l'atteinte à la liberté qu'ont constitué ces confinements et les raisons de leur mise en place semblent peu importer. L'Etat policier est fortement dénoncé, sans trop de nuances.
On a souvent du mal à plaindre des personnages qui partent passer un confinement avec leur vieux SUV dans la maison de campagne de famille, habitent le centre de Toulouse et ont décidé de faire ce qu'ils veulent...

Le lecteur lève le sourcil à de nombreuses occasions mais c'est sans doute l'objectif recherché par Vincent Message, notamment lorsque Maud exprime un point de vue radical sur la société (les vieux n'ont qu'à mourir).
Le personnage principal pourrait être le double de l'auteur, puisqu'il écrit un livre qui porte le même titre mais un double en deçà (j'ai failli dire au rabais) : il n'est pas professeur d'université, il est libraire à mi temps parce que ses livres ne se vendent pas bien. L'un d'entre eux doit cependant être traduit en anglais ce qui permet au personnage principal de fantasmer une aventure sexuelle avec sa traductrice.
L'homme (masculin) est bien minable parfois, lorsqu'il trouve normal de faire travailler sa femme parce qu'il doit écrire et que garder son fils l'en empêche, lorsqu'il la néglige par ses fantasmes sur d'autres femmes aperçues lors de promenades, lorsqu'il boit avec ses amis, lorsqu'il s'étonne d'être surpris lors d'une promenade, lorsqu'il envisage de se venger d'un chat...
Allégories sans doute : le chat représente la société oppressive ou quelque chose comme cela.
Le modèle patriarcal est décidément encore bien ancré et pas forcément là où le pensait.
Les femmes qui apparaissent en filigrane puis de plus en plus nettement au cours du livre sont des femmes fortes qui ont bien du mérite à vivre à côté des ces hommes instables, autocentrés : Camille, en particulier, qui travaille dans un magasin alors qu'elle a un diplôme en sociologie.
La femme est l'avenir de l'homme, disait le poète. C'est peut-être la leçon la plus claire, quoiqu'un peu inattendue, de ce livre paradoxal mais subtil qui trace un parallèle étonnant avec les années sans soleil du VIème siècle.
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