AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de April-the-seven


Je remercie Emily ainsi que les Éditions Lumen pour cette magnifique réception. Ce tome 4, quel bonheur ! C'est le premier mot qui me vient ! le tome 3 était encore bien frais dans mon esprit, et j'étais prête à me lancer dans la grande aventure, avec dans l'idée que ça allait déménager, car tous les quelques repères de Sophie avaient volé en éclats dans le volet précédent.

Attention, gros spoilers sur ce qui s'est passé auparavant. Pour éviter cela, je vous conseille de vous rendre au paragraphe suivant !
Dans le Grand Brasier, Sophie en a beaucoup bavé avec le Conseil. Ce dernier a complètement tourné la carte, perdant presque pied avec les notions de ce qui est bien ou mal, et les décisions qui en ont découlé se sont révélées lourdes de conséquences. Moi qui me languissais de retrouver les bancs de Foxf… ah, pardon, au temps pour moi. Il y a eu du gros gros changement, et Sophie – accompagnée de ses meilleurs amis – a fait son choix : elle va rejoindre le Cygne Noir afin de stopper les plans des Invisibles. Elle n'est plus la bienvenue au sein des Cités perdues, alors autant se rendre utile auprès de ceux qui s'investissent réellement. Au programme : de l'entraînement, de la stratégie, des séjours dans des lieux pas très recommandables, et surtout... l'évasion de Prentice à préparer, toujours enfermé à Exil, l'esprit brisé. Seule Sophie est en mesure de le faire revenir à lui-même et d'ainsi espérer mettre des bâtons dans les roues des Invisibles. La petite clique va devoir redoubler de prudence et faire appel à tout son courage et sa volonté pour affronter ce qui l'attend.

656 pages de pur bonheur ! Lorsque j'ai tenu le livre dans mes mains la première fois, j'ai souri béatement, parce que je savais que ces 656 pages allaient passer comme une lettre à la poste. Et ça n'a pas manqué ! J'ai dé-vo-ré cette suite, je l'ai engloutie comme une affamée. le seul petit défaut que je formulerai dans cette chronique, c'est que l'action tarde un peu à arriver au départ, le temps de remettre tous les éléments dans leur contexte.

Rappelez-vous, à la fin du 3e opus, je m'inquiétais, car le niveau de l'intrigue était quand même très élevé. Je craignais qu'à force de m'émerveiller devant les histoires de Sophie et des autres, la magie disparaisse. C'était sans compter le génie de Shannon Messenger et son imagination florissante.

Les Invisibles nous offre une véritable plongée dans les grands fonds, loin des strass et des paillettes que l'on pouvait admirer dans le tout premier tome. Même si, à première vue, les elfes s'apparentent à des êtres parfaits en tout point, qui vivent une vie parfaite dans un monde parfait, le voile finit par se lever pour nous montrer une réalité un peu moins reluisante. Non, la société des elfes n'est pas juste sur tout les points et les inégalités existent, même si les plus privilégiés sont persuadés du contraire. Les vérités éclatent et je me suis aperçue que ce que je voyais comme une société utopique, merveilleuse et sans défaut, reposait sur des fondations bien moins glorieuses. Tout cela contribue à rendre cette suite plus sombre. Shannon Messenger nous retire tout doucement nos oeillères pour nous montrer l'envers du décor.

A contrario, les elfes ont une manière de parler des humains très juste. Ils portent un regard objectif sur notre société, et le moins que l'on puisse dire, c'est que le constat est plutôt triste. de façon détournée, Shannon Messenger dénonce et tient un discours plein de sagesse sur sa façon de voir notre monde, dans sa plus cruelle vérité.

Bon, n'allez pas croire que Les Invisibles n'est qu'un enchaînement de scènes dépressives et tristes à en pleurer. Au contraire, derrière toute cette grisaille se cache la beauté simple et authentique de l'amitié. Retrouver tous ces personnages si attachants, qui s'aiment chacun à leur manière… il y a de quoi me tirer une petite larmiche émue. Je ne m'attendais pas non plus à autant rire en lisant certains passages. Notamment la scène avec Monsieur Calin, qui est décidément ma préférée d'entre toutes. Je me suis gaussée comme une baleine pendant plusieurs minutes !

Je me suis réconciliée avec Sophie, c'est officiel. Notre héroïne a fini par tirer des leçons de ses erreurs (notamment concernant sa manie de tout faire toute seule, sans demander de l'aide à quiconque). Elle apprend peu à peu à lâcher du lest et à accepter d'être soutenue par ses amis et ses alliés. Et puis elle a un coeur énorme ! Elle donne sans compter et se montre dévouée, loyale et protectrice.

Keefe, maintenant. Comment dire ? Lui qui était mon chouchou absolu depuis le tome 2, m'a complément fait fondre. Son masque de pitre s'étiole doucement pour laisser place à un garçon pétri de doutes et surtout en pleine recherche identitaire. Les révélations du tome 3 l'ont poussé à remettre beaucoup de choses en question. Sa fragilité m'a littéralement transpercé le coeur, sniff !

Je ne pensais pas avoir assez de place dans mon coeur pour aimer autant de personnages. Même les nouveaux me touchent profondément et finissent par gagner leur place. Ils traversent tous cette période noire et dangereuse en se serrant les coudes, et leur détresse ne m'a pas laissée indifférente. Je pense tout particulièrement à Calla, la gnomide que j'ai adoré presque instantanément, tant elle est attachante et attentionnée. Elle est mon coup de coeur de ce tome 4.

Pour ne pas changer, je suis impressionnée par la qualité de cet univers et les révélations toujours plus inattendues servies par l'auteur. Les Invisibles sont des êtres machiavéliques qui semblent toujours avoir un coup d'avance, et même si en temps que lectrice, j'aime bien envisager certaines hypothèses, je dois admettre que Shannon Messenger est très douée pour brouiller les pistes ou bousculer toutes nos certitudes en quelques mots.

L'action et le suspens ne manquent pas, de manière à toujours nous tenir en haleine. Un véritable feu d'artifice. Et je ne parle pas de la fin, qui m'a juste donné l'impression que le livre était beaucoup trop court. À chaque fois, je me répétais : « Allez, un dernier petit chapitre, puis au lit ». Hélas, les chapitres en question sont courts et on tendance à se clore avec d'intolérables cliffhangers. du coup, même si le livre est assez épais, il se dévore vitesse grand V !

La fin est une succession de montagnes russes. À peine pensais-je avoir traversé le plus difficile qu'une nouvelle chute vertigineuse se profilait. Je m'attendais à un final doux, teinté d'optimisme comme sait si bien le faire Shannon Messenger, mais l'inquiétude reste tout de même à son apogée. Il reste encore un sacré paquet de mystères à élucider.

En résumé, Les Invisibles est passé à deux doigts du coup de coeur. Malgré un début un peu lent, j'ai plongé tête la première dans cette suite aussi cruelle qu'addictive. Shannon Messenger tient ses promesses et a su créer une saga qui ne s'essouffle à aucun moment, j'en suis encore sidérée. Les enjeux se complexifient et la fin a piétiné mon petit coeur tout mou. J'attends avec grande impatience la suite qui, je l'espère, sortira rapidement.

Lien : http://april-the-seven.weebl..
Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}