AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de CamiSi


En commençant ce livre qui traite de chasse, j'étais à la fois intriguée et craintive : quelle direction allait emprunter l'autrice? Je ne suis pas favorable à la chasse mais c'est un sujet délicat à aborder sans tomber dans le manichéisme.
Et j'avais aussi peur pour la biche.
Mona Messine, dont c'est le premier roman, va choisir une voix engagée et originale : dans le face à face qui va opposer les chasseurs aux animaux et plus particulièrement Gérald à la biche, nous allons tour à tour être dans la tête des protagonistes, explorer leurs pensées, leurs sentiments.
Gérald est un chasseur expérimenté et un homme solitaire, il pense agir de façon pragmatique pour ce qu'il considère être une véritable mission tout en rêvant de trophées et de coups d'éclat.
La biche est mue par son instinct animal et pense surtout à protéger ses faons ainsi qu'à sa survie. On tremble pour elle.
Ces deux êtres, que tout oppose, ne sont pas seuls : dans le monde humain, il y aura Linda, la rabatteuse, amoureuse, nostalgique de son enfance au Canada, Basile, le jeune garçon dont les rêves sont remplis d'armes de toutes sortes, Alan, le garde forestier, très sensible à la nature et aux animaux de sa forêt, et aussi plus flous, les autres chasseurs et rabatteurs. du côté animal, la vieille biche malade, les cerfs, un petit hérisson, des colonnes de fourmis...et le chien Olaf, qui se situe entre ces deux mondes. le comportement des humains se révèle bien souvent bestial. et à l'opposé, l'autrice prête des sentiments humains aux animaux et les fait sourire parfois, certains d'entre eux ont même des prénoms. de sa plume sensible et délicate elle nous fait explorer la forêt, ses mille détails, sa vie intime, ses multiples connexions que l'humain ne perçoit pas. L'histoire aborde plusieurs thèmes forts comme le féminisme, la ruralité, la part de la tradition, la vie invisible de la forêt.
J'avoue qu'à un moment, j'ai ressenti un léger ennui, l'ensemble me semblait parfois un peu confus mais c'était une mise en place qui nous préparait à la scène finale du roman. Je n'en dirai pas plus pour ne rien dévoiler mais j'ai trouvé cette fin d'une grande beauté et intensité. Je l'ai lu en apnée, sans pouvoir m'arrêter. Tragique, sauvage et magique, elle est magnifiquement écrite.
Merci à Babelio et à la toute jeune maison d'édition Livres Agités pour cet envoi dans le cadre de la Masse Critique de Janvier.
Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}