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Critique de Sharon


Ziz est de retour, voici le troisième volet de ses aventures. Cela fait toujours plaisir de voir quelqu'un qui a eu un parcours si complexe, qui a tant trébuché dans son chemin de vie réussir à se réinsérer dans la société. Certes, le travail qu'il effectue n'est pas le travail le plus convoité de tous, puisqu'il travaille dans les pompes funèbres. Pourtant, tel un Rastignac du XXIe siècle, Ziz est près à tous les efforts, tous les sacrifices pour gravir peu à peu les échelons de l'entreprise. Il ne ménage pas sa peine.

Ecrit ainsi, cela semble presque idyllique, non ? Bien sûr, il n'en est rien. Nous découvrons tout le récit à travers les yeux de Ziz, et quand il se confronte aux regards des autres, cela pourrait presque faire mal à son égo. Presque. Ziz en a vu d'autres, Ziz sait réellement ce qu'il veut, il sait aussi se retourner quand il est remercié, trouver un autre travail si besoin, travail dont je me demande toujours quelle filière il faut suivre pour y parvenir (non, je ne dirai pas lequel), un travail pour lequel les clients, étonnamment, ne manque pas, teintant encore plus en noir le récit que nous avons entre les mains. Ce travail n'est pas sans engendrer une certaine lassitude, comme tous les métiers, et Ziz craint de perdre la main. Oui, la vie est dure quand on sort du rang. Mais ses efforts le font à nouveau remarqué par monsieur Santini, oui, celui-là même qui l'avait remercié. Il est des petites entreprises qui ne connaissent jamais la crise.

Noir, cynique, drôle, le maître de cérémonie nous amène à nous interroger sur notre société, sur notre rapport à la mort et à la vie, sur le fait que, pour certains, la fin de vie est déjà une mort vécue, sur le fait, aussi, parce que les deux interprétations sont possibles, ce qui fait la richesse du récit, que certains humains ne sont plus, pour leur entourage, que des objets encombrants dont on peut se débarrasser facilement. Il nous interroge, et c'est le propre d'un livre intéressant de nous interroger, sur les casseroles que l'on traine avec soi, comment faire avec – ou s'en débarrasser.

Le livre mesure 80 pages, ce n'est pas un fait essentiel, ce qui l'est c'est sa force, et l'impact qu'il peut avoir sur nous, lecteurs.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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