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Critique de marina53


Jusqu'ici, Sandrine ne s'est jamais aimée. Trop moche, trop grosse, trop conne. Elle s'isole de ses collègues de travail, déteste les week-ends où sa solitude lui saute en plein visage. Timide, elle n'ose prendre la parole. Jusqu'ici, aucun homme n'a posé de regard amoureux sur elle. Trop moche, trop grosse, trop conne. Mais le jour où, le regard rivé sur l'écran de télévision, elle voit cet homme qui pleure sa femme qui n'est pas rentrée de son jogging, elle s'est tout de suite reconnue dans cette douleur jumelle, sachant exactement ce qu'il ressent au fond de lui. Prenant son courage à deux mains, elle décide de participer à la marche blanche. Comme une évidence entre eux. Sandrine s'est très vite installée chez l'homme qui pleure et son petit garçon. Un bonheur enfin mérité pour la jeune femme. Mais, le jour où, à la télévision, la première femme apparaît, visiblement amnésique, dans un hôpital italien, son monde s'écroule. Se peut-il qu'elle vienne récupérer sa place et forcer Sandrine à partir ?

Évidemment, après avoir lu ce roman, l'on pense aussitôt à l'affaire Daval. Cet homme qui pleure à chaudes larmes, inconsolable, sa femme disparue... Jusqu'au jour où la vérité éclate... Jonathann Daval, c'est un peu ce monsieur Langlois. Éploré d'avoir perdu sa femme, jusqu'ici introuvable. Sandrine a pris sa place, s'est installée dans la maison, s'occupe de l'homme qui pleure et de son fils, Mathias. Et si Caroline réapparaît, l'on s'attend, évidemment, à une confrontation, une mise au point. Sauf que le roman prend une tournure différente. Louise Mey surprend le lecteur en dévoilant, petit à petit, ce qui se cache derrière cette disparition, derrière cet homme qui pleure et qui se transforme en monsieur Langlois. Et l'ambiance peu à peu s'intensifie, devient oppressante d'autant que la narration nous plonge dans les pensées de Sandrine, que les dialogues sont incorporés au texte, que la dimension psychologique est d'une force incroyable. Éprouvant, écrasant, subtilement mené, ce roman dépeint avec une grande justesse un sujet, malheureusement, toujours et encore plus d'actualité...
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