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EAN : 9782702449462
300 pages
Le Masque (15/01/2020)
4.19/5   793 notes
Résumé :
Sandrine ne s'aime pas. Elle trouve son corps trop gros, son visage trop fade. Timide, mal à l'aise, elle bafouille quand on hausse la voix, reste muette durant les déjeuners entre collègues.
Mais plus rien de cela ne compte le jour où elle rencontre son homme, et qu’il lui fait une place. Une place dans sa maison, auprès de son fils, sa maison où il manque une femme. La première. Elle a disparu, elle est présumée morte, et Sandrine, discrète, aimante, recon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (187) Voir plus Ajouter une critique
4,19

sur 793 notes
Sandrine est une femme esseulée, profondément complexée et marquée par un corps qu'elle n'assume pas. Elle se sent moche, grosse et laide. Elle en veut à la terre entière d'enfanter des êtres plus heureux qu'elle. Laide ou méchante, il faut choisir. La solitude, l'isolement est le seul refuge pour des gens comme elle que personne ne voit, ne veut.

Lorsque Sandrine rencontre Mr. Langlois, elle tombe sous le charme de l'homme qui pleure. Qui pleure d'avoir perdu sa femme, volatilisée du jour au lendemain laissant un mari et un fils seuls sur le tapis.

Sandrine devient la deuxième femme.
Celle qui arrive après la première. L'histoire peut alors commencer. Jusqu'au jour où la première femme revient.

Difficile de dévoiler les tenants et aboutissants de ce thriller glaçant sans spolier l'histoire.
Tout se passe dans la tête de l'héroïne. Nous sommes littéralement plongés en vase clos dans sa tête. Toutes ses pensées sont disséquées au scalpel avec psychologie. Ses complexes, ses doutes, ses peurs quand la première femme revient et l'emprise de son homme sur elle.
Le roman est long mais je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. L'atmosphère est parfaitement bien rendue d'une femme en prise avec un tourbillon de pensées.
Les rebondissements tiennent surtout sur l'origine de la disparition de la première femme qui progressivement viennent rejoindre la vie de Sandrine de manière insidieuse, voire démoniaque.

Ce roman est très bien écrit et raconte l'escalade d'une femme qui voulait juste être aimée, aimer en retour, s'offrir une vie comme les autres, serré-collé au cinéma, tenir la main de son homme en rue, s'endormir et se réveiller auprès de celui qu'elle aime. Une obsession liée à une piètre confiance qui la conduira dans un labyrinthe marécageux où rôdent des monstres sans vergogne.

Même si j'ai trouvé ce roman quelque peu étouffant et anxiogène, j'en ai apprécié toute l'histoire qui maintient le suspens, véhicule un fait d'actualité sordide et trop répandu, dans une écriture claire, souvent imagée et immersive. Une bien belle surprise.
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Lisez-le !

Lisez ce roman si vous aimez les romans impossibles à lâcher, les romans à suspens, les romans sociétaux.

Lisez-le, si vous aimez les femmes, les (bons)hommes, les gens biens.

Lisez-le si vous aimez les romans bien écrits. Il n'y a pas un mot, une virgule, un point, que j'aurais envie de retirer des phrases choc de Louise Mey.

Tout ce qui y est écrit , (décrit devrais-je dire ), est précis , millimétré, chaque paragraphe est une brique qui vient s'ajouter à une autre brique, comme un un jeu de construction ( pour adultes ) parfait et terrifiant.

Terrifiant parce que l'histoire de Sandrine est celle de centaines de femmes qui chaque jour ... [Non, je ne vous dirais rien que la quatrième de couverture ne dise ! ]

Sandrine , c'est la deuxième femme, une fille qui n'a pas été aimée par son père. Battue, humiliée, Sandrine a réussi à partir , à faire sa vie comme on dit, mais Sandrine ne s'aime pas. [ "Elle était toujours elle, elle était toujours moche, et grasse, et grosse, grosse, grosse vache, sale moche, tête de moche, tête de conne" ] . Elle va se rapprocher d'un homme , un" homme qui pleure", qui pleure sa première femme, disparue, comme évaporée alors qu'elle courait dans la forêt (un peu comme Alexia Daval...). Il pleure parce qu'il reste seul avec son petit Mathias. Alors, tel un coucou, Sandrine se coule dans le nid, dans leur maison , elle sera la deuxième femme. Elle s'occupera du petit et de son homme, l'homme qui pleure. Ah, oui, elle va bien s'occuper d'eux . Un homme pareil, c'est forcément gentil, pas comme son père .

Mais que devient la deuxième femme quand la première, l'épouse, la vraie mère, est retrouvée vivante ? Sandrine se sent en danger, menacée, va-t'elle tout perdre ?

Ce que je vous ai raconté n'est que la partie immergée de l'iceberg , pas le "vrai" sujet , le sujet est ailleurs. Un sujet autrement plus profond, plus intéressant.

Rarement je "fus" dans la tête d'une victime avec autant de vérité, de réalisme .

Rarement, dans la littérature , j'ai eu la possibilité de "regarder" vivre un monstre au quotidien .

J'ai commencé ce roman en début d'après-midi et je ne l'ai pas lâché , hypnotisée, en apnée ; pendant ma lecture, je ne me suis pas levée pour me préparer un thé ou autre , ce n'est avec le mot fin que je me suis "réveillée" et que je me suis souvenue que j'avais une vie qui m'attendais, ...;-)

Un des personnages est machiavélique, l'auteure ne l'appelle jamais par son prénom, c'est fort, très très fort. Elle écrit bien Louise Mey, excellemment .

Un des personnages est une victime et on comprend insidieusement , lentement, comment le process se met en place.

Glaçant, intelligent, oppressant, sourd, superbe, engagé : un roman à mettre entre toutes les mains.

Et à la fin, dans une note au lecteur , l'autrice donne des chiffres, des vrais.

Et ça fait froid dans le dos.

Les victimes existent en vrai, les monstres aussi, ils font souvent la une des journaux télévisés...





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Un seul mot : excellent.

Je me doutais, vu le titre, qu'il y avait une première femme. La deuxième, Sandrine, nous est présentée avec précisions ; aussi son caractère, son histoire, son enfance, son mode de vie et son entourage professionnel nous la rendent particulièrement attachante. Elle est pleine d'empathie cette femme, elle n'ose pas grand-chose dans sa vie, mais pour une fois, elle se lance, alors je l'accompagne, je l'encourage, je loue son audace première, je savoure ses petites victoires sur elle-même, puis peu à peu, je deviens elle tant l'auteur écrit et décrit bien.

Je me débats avec des sentiments contradictoires, veux agir au mieux, je doute aussi, puis d'un coup, je ne suis plus Sandrine. Je redeviens la lectrice sous l'empire d'une tension qui monte au fil des pages. Tension qui s'agrippe à mes tripes, coupe mon souffle par moment, et qui me maintiendra en apnée jusqu'à la dernière ligne.

Je recommande à tous ce roman psychologique puissant qui montre et démontre avec force détails les mécanismes relationnels au sein de ce couple en nous faisant entrer dans la plus grande intimité des protagonistes.
Je ne veux pas en dire plus, en souhaitant que, comme moi, vous le lisiez sans rien savoir, l'effet anxiogène n'en sera que plus grand. Ne lisez surtout pas la 4e de couverture qui en dévoile trop.

Quant à l'épilogue, il est essentiel.
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La deuxième femme.

Celle qui vient après.

Elle s'appelle Sandrine. Elle est cette deuxième femme.

Pourtant, pour elle, cet homme qui pleure à la télévision son épouse disparue, sera le premier. le premier à véritablement la regarder.

Jusqu'au jour où celle qui fut la première, qui aurait dû rester l'unique femme, réapparaît.

Ce roman m'a interpellé par la force de son personnage principal qui prend vie entre les pages. Une psychologie étudiée, une vérité des sentiments et une force presque hypnotique.

Tour à tour, Sandrine touche, agace le lecteur. On voudrait la bousculer, la secouer très fort. Puis, on aimerait lui prendre la main et l'aider à fuir.
J'ai aimé la façon dont Louise Mey ne fait pas d'elle une « héroïne » mais belle et bien une femme pétrie de doutes, pleine de rancoeurs envers elle-même et ce corps qu'elle n'accepte pas.

On ne peut en dire trop pour ne pas gâcher la découverte. Juste évoquer le sujet de la violence faite aux femmes, traité de façon percutante dans un style qui pourra en dérouter certains.

Nous sommes dans la tête de Sandrine. C'est viscéral et déchirant, souvent déroutant mais réellement maîtrisé.

Ce roman est dur, très dur. Si la tension monte lentement et que le début peut sembler un peu long, on se retrouve rapidement dans les mailles du filet d'une tension psychologique extrême, insoutenable.

Louise Mey crée une sensation, un étau, qui, page après page, semble se resserrer, étouffer le lecteur. On sort de cette lecture comme sonné, un peu hagard.

Une lecture choc qui m'a tenu éveillé longtemps après l'avoir terminé …

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Jusqu'ici, Sandrine ne s'est jamais aimée. Trop moche, trop grosse, trop conne. Elle s'isole de ses collègues de travail, déteste les week-ends où sa solitude lui saute en plein visage. Timide, elle n'ose prendre la parole. Jusqu'ici, aucun homme n'a posé de regard amoureux sur elle. Trop moche, trop grosse, trop conne. Mais le jour où, le regard rivé sur l'écran de télévision, elle voit cet homme qui pleure sa femme qui n'est pas rentrée de son jogging, elle s'est tout de suite reconnue dans cette douleur jumelle, sachant exactement ce qu'il ressent au fond de lui. Prenant son courage à deux mains, elle décide de participer à la marche blanche. Comme une évidence entre eux. Sandrine s'est très vite installée chez l'homme qui pleure et son petit garçon. Un bonheur enfin mérité pour la jeune femme. Mais, le jour où, à la télévision, la première femme apparaît, visiblement amnésique, dans un hôpital italien, son monde s'écroule. Se peut-il qu'elle vienne récupérer sa place et forcer Sandrine à partir ?

Évidemment, après avoir lu ce roman, l'on pense aussitôt à l'affaire Daval. Cet homme qui pleure à chaudes larmes, inconsolable, sa femme disparue... Jusqu'au jour où la vérité éclate... Jonathann Daval, c'est un peu ce monsieur Langlois. Éploré d'avoir perdu sa femme, jusqu'ici introuvable. Sandrine a pris sa place, s'est installée dans la maison, s'occupe de l'homme qui pleure et de son fils, Mathias. Et si Caroline réapparaît, l'on s'attend, évidemment, à une confrontation, une mise au point. Sauf que le roman prend une tournure différente. Louise Mey surprend le lecteur en dévoilant, petit à petit, ce qui se cache derrière cette disparition, derrière cet homme qui pleure et qui se transforme en monsieur Langlois. Et l'ambiance peu à peu s'intensifie, devient oppressante d'autant que la narration nous plonge dans les pensées de Sandrine, que les dialogues sont incorporés au texte, que la dimension psychologique est d'une force incroyable. Éprouvant, écrasant, subtilement mené, ce roman dépeint avec une grande justesse un sujet, malheureusement, toujours et encore plus d'actualité...
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Citations et extraits (94) Voir plus Ajouter une citation
Elle lit Votre conjoint est-il contrôlant ? Il y a des dizaines d'affirmations, il faut estimer si elles traduisent ou pas la situation, oui, non. Ça commence par :
Mon conjoint rabaisse mes projets, mes opinions. Mon conjoint est tout le temps jaloux.
Mon conjoint n'aime pas ma façon de faire à manger, de faire le ménage, de m'habiller, de me comporter quand nous sommes en public.
Mon conjoint me téléphone souvent quand je suis sur mon lieu de travail, il vient sur mon lieu de travail à l'improviste, pour vérifier que "tout va bien".
Il se moque de mon physique, il pointe les défauts de mon corps ( je suis trop ceci, pas assez cela ).
Mon conjoint me donne l'impression que je ne fais rien de bien. Tout ce que je fais est toujours "de travers".
Mon conjoint me donne l'impression que je ne le soutiens pas de manière satisfaisante, pas assez, mal. Que je ne l'aime pas assez.
Mon conjoint ne m'encourage jamais. Quand il fait des compliments, c'est à double tranchant : " C'est bon, ce que tu as cuisiné, pour une fois."
Mon conjoint ne supporte pas que je parle à de nouvelles connaissances, il m'accuse d'infidélité avec des personnes avec lesquelles j'ai des rapports sociaux banals. Il fouille mon téléphone, mes mails.
Mon conjoint me dit que je n'ai pas besoin de travailler, car il va prendre soin de moi.
Mon conjoint dit que c'est à lui de prendre les décisions pour la famille, parce qu'il est un homme.
Je dois rendre compte de mes dépenses en détail, il me demande de justifier l'argent que je dépense. il exige ou a trouvé l'accès à mes comptes personnels.
Lorsque mon conjoint est énervé ou en colère, il se tient très près de moi, debout,, dans une attitude qui traduit la menace ( poings sérrés, gestes brusques ).
Les disputes se terminent souvent ou toujours par mon silence, j'ai peur de ce qu'il pourrait me faire alors je me tais, je renonce.
mon conjoint casse et jette des objets dans la maison : vaisselle, bibelots, petits accessoires ou petits meubles. Mon conjoint abîme, jette ou détruit des vêtements et des objets que j'affectionne.
Mon conjoint m'empêche de dormir.
Mon conjoint insiste pour que nous fassions des actes sexuels qui me mettent mal à l'aise.
Il me force à porter des vêtements qu'il aime mais dans lesquels je ne suis pas à l'aise. Egalement, il insiste beaucoup pour que je porte des vêtements que lui trouve " sexy", mais dans lesquels je ne suis pas à l'aise.
(...)
Elle lit tout, en pensant Oui, oui, oui, oui, oui, ( ...)
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Autour des vêtements, il y avait le champ, et au bout du champ, il y avait un ravin, un ravin boueux qui avaient fait aboyer les chiens, mais personne dedans, et le journaliste avait pris un ton à la hauteur de la situation pour laisser entendre que quelqu'un avait possiblement déshabillé la femme, tué la femme, brûlé les habits de la femme, jeté le corps de la femme, et tout le monde, intérieurement, avait prié pour que la comptine se soit arrêté là, que ce quelqu'un n'ait pas pris le corps de la femme pour l'emmener ailleurs et lui faire des choses, des choses terribles, tous et toutes avaient vu assez de séries, assez de films, pour savoir qu'il y avait des monstres qui font des choses au corps des femmes mortes.
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C'est tellement étrange de se regarder dans la glace et ne pas vouloir hurler, de ne pas vouloir tout effacer, charcuter, dissoudre. De ne pas marmonner grosse vache, grosse, grosse moche, tête de conne. [...] Toucher un vêtement hostile devrait la mettre à terre. Si elle a composé cet uniforme quotidien avec soin durant toutes ces années c'est que s'habiller était une torture, la seule chose pire que d'être nue.
Elle s'est raclé les hanches à coups d'ongles jusqu'au sang un jour où sa mère l'avait convaincue d'essayer une jupe trop petite, elle savait que la jupe serait trop petite, que sa mère voulait juste la voir courbée, rouge sous l'humiliation, les cuisses boudinées, barrière infranchissable.
Les vêtements sont des ennemis qu'il faut tenir à distance, avec précaution.
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Il y avait eu cette première journée douce, celle qui revient chaque fois, celle qui sent l’éveil. Celle qui se termine par un froid de mauvais perdant mais dont l’après-midi ensoleillé rappelle à tous que le soleil est toujours là et qu’il existe un monde sans froid humide, sans bottes de pluie, sans écharpe, qu’il existe un monde de douceur.
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Elle est de celles qui portent des jeans par temps de canicule, de celles qui frémissent quand l'époque des étoffes légères revient. Si elle le pouvait, elle vivrait dans un perpétuel hiver, cachée sous ses pelures de honte et d'embarras. Dissimulée dans les vêtements, parce que c'est ce qu'on fait aux grosses vaches comme elle, grosse, grosse moche, tête de conne, tête de conne. On les cache.
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Videos de Louise Mey (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louise Mey
Extrait du livre audio « Petite Sale » de Louise Mey lu par Marie du Bled. Parution numérique le 24 janvier 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/petite-sale-9791035415020/
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