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Critique de Ziliz


Ziliz
05 décembre 2021
Sandrine a une très haute opinion d'elle-même. Jugez plutôt, à partir de cet autoportrait :
« Pathétique, pitoyable (...) Grosse conne, pauvre conne, pauvre moche, pauvre conne, grosse conne. »
Grâce à qui, une telle confiance en soi, depuis toujours ? A son père, sale connard abruti et accessoirement violent. Et à la mère, forcément, complice muette et guère plus subtile.
Sandrine ne s'est sentie aimée que par sa 'mamie en miel' et par deux copines d'école ; ça remonte à loin, elle était enfant.
Son expérience des hommes s'est limitée à quelques petits coups d'un soir, et l'une s'est conclue piteusement ainsi : « L'un avait fini par avouer qu'il ne la présentait pas à ses amis parce qu'elle n'était pas son genre et que son genre c'était les femmes belles. »
Tous les contacts humains deviennent compliqués lorsqu'on vous renvoie une telle image. Vous partez perdant, forcément, et rares sont les bonnes âmes qui persistent à tendre la main à ceux qui déclinent systématiquement les invitations parce qu'ils sont trop nuls, sans intérêt, qu'ils ne servent à rien, etc.
Bref, quand Sandrine trouve "l'homme qui pleure", l'aime, qu'il l'invite à s'installer dans sa maison - où il vit avec son fils de 5-6 ans - la jeune femme se sent enfin exister, enfin aimée.
Mais la première épouse, portée disparue depuis quelques mois, reparaît. Que va devenir Sandrine ? Va-t-elle devoir s'effacer, quitter ce foyer, 'son' homme et ce petit garçon qu'elle aime tant.
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J'imaginais un 'duel' entre les deux femmes.
Jusqu'à ce que je tombe sur un 'mot clef' lié à cet ouvrage, sur Babelio. Dommage pour la surprise, car j'aurais aimé suivre le rythme de l'auteur dans cette descente,
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Le processus est très finement décrit, et les personnages semblent plus vrais que nature. L'enfant, ses postures et ses dessins ; Sandrine, sa douceur, sa générosité, ses comportements auto-destructeurs, ses doutes, sa force... et les autres, je vous laisse découvrir.
L'un d'eux m'a rappelé un collègue et un oncle...
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Merci beaucoup à Iris & Judith qui m'ont vivement conseillé cette lecture.
J'avais black-listé l'auteur suite à 'Embruns', finalement lu jusqu'au bout, mais je n'avais pas complété le billet, tant l'intrigue & les dénouements m'avaient paru improbables et torchés, calqués à la va-vite sur un 'Club des Cinq'.

Pour en revenir à 'La deuxième femme', ces mots si justes de Juliette Arnaud : « Ce roman n'est jamais paresseux. Pourtant il est audacieux, il est même acrobatique. Comme un vrai bon polar, il n'ôte nos bandeaux devant les yeux que lorsqu'il le veut, à une allure millimétrée par l'écrivaine. (...) le respect est absolu pour l'intelligence du lecteur. »

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• intégralité de la chronique de Juliette Arnaud sur cet ouvrage :
https://www.youtube.com/watch?v=SvGgmTku90Y
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