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Critique de ab86


"La sans visage" ou le harcèlement vu du côté de ceux qui laissent faire...

C'est l'histoire d'une amitié qui se termine, de personnalités qui s'affirment, de chemins qui se séparent, d'adolescentes qui mûrissent. Car Clara se rend compte que son amitié exclusive avec sa « meilleure » amie Aïssa est en train de s'éteindre.

La narratrice du roman, c'est Clara. Son point de vue exprime sa tristesse, sa colère mais aussi sa résignation face à la situation qui s'impose petit à petit à elle, lors de cette colonie sportive où elle sont parties ensemble. Clara exprime ses sentiments au fil de son amitié qui se termine avec Aïssa. Et ce qu'elle vit, comment elle se sent, a un impact sur son ressenti et son comportement en groupe pendant cette colo.

Car Clara ne nous raconte pas seulement une amitié qui se termine. Elle nous dévoile comment les hommes peuvent laisser s'installer des situations graves jusqu'à ce que le pire arrive. Comme ils restent aveugles, sourds et muets face à des actes qu'ils pourraient stopper s'ils ne pensaient pas qu'à eux et s'ils avaient parfois le courage de s'élever.

Dans la colonie, Lila et sa bande harcèle Eléonore, surnommée « Babar ». Les deux moniteurs sont trop occupés pour intervenir. Les autres ados de la colo laissent faire tranquillement en silence cet acharnement. Eléonore subit. Et Eléonore disparaît après une nuit passée à la belle étoile.
Que lui est-il arrivé ? A t-elle été enlevée ? A t-elle fugué ? Pourquoi une corde a t-elle disparu ? Pourquoi un vélo a t-il disparu ? Pourquoi retrouve t-on la chaîne d'Eléonore dans la trousse de Lila ?

Clara, à la fin du roman, après avoir trop laissé faire, après avoir trop fait semblant de ne pas savoir, après avoir ignoré, essaye de répondre à ces questions.

Ce n'est pas une enquête mais plutôt un roman psychologique, construit en chapitres courts, qui font faire au lecteur des allers-retours avant et après le jour de la disparition. On se laisse facilement embarquer et on se demande jusqu'où ça va aller et dans quel camp on aurait été. L'écriture est à la fois simple et prenante, à la fois rythmée et calme pour laisser s'installer une ambiance ambivalente.

Un bon roman noir pour les collégiens (mais aussi pour les plus grands) qui parle de la responsabilité individuelle et collective, de l'effet de groupe, de la lâcheté ordinaire mais avec heureusement des choses positives comme l'amitié et la résilience.
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