Il y a quelque chose de moi chez l'autre : même chez le "pire" !
... Et il y a aussi quelque chose de "pire"... même chez moi !
Ce n'est pas leur origine ou leur confession, ou "je ne sais quoi" qu'il faut remettre en question, c'est le regard qu'on porte dessus !
... Mais pour se protéger, ils vont dans le sens de ceux qui trouveront toujours une bonne raison de les exclure ?! ILS ONT ACCEPTÉ D'ÊTRE ESSENTIALISÉS ! Ils ont accepté de ne plus être vus comme des individus mais comme un groupe qu'il est normal de haïr ! ...
... Ils ont accepté qu'on puisse les regarder ...
... comme des parias !
Nous sommes tous, potentiellement, des monstres. Alors il faut rester vigilant ; apprendre à lire la société à laquelle nous sommes liés... Mais aussi nous lire nous-mêmes et comprendre le sens que l'on peut donner à nos angoisses.
Ce ne sont pas les différences qui créent la catégorisation raciale mais la volonté de se différencier. Le racisme naît ainsi de rapports de domination entre des États ou des groupes. Il se construit dans des contextes spécifiques (coloniaux, nationalistes) par l'action des élites politiques, économiques, des médias et de la société civile, notamment à travers la circulation de stéréotypes et leur essentialisation.
C'est ce genre de raisonnement qui a amené certains à croire "juste", ou "rationnel", de renvoyer les musulmans de France à une responsabilité collective après les attentats de l'Hyper Cacher et de Charlie Hebdo.
C'est comme s'ils se connaissaient entre eux et qu'ils étaient tous coupables !
Nous sommes tous, potentiellement, des monstres.
Trouver un coupable, c'est n'avoir aucune responsabilité à porter.
Gavé de tout ce que je n'assume pas, l'autre est ce que je ne suis pas.
Refoulement et déni sont les parents des silences meurtriers.
Les identités doivent être des refuges, où tous peuvent trouver asile...
... Et non des bunkers où l'on se cacherait derrière un groupe pour en combattre un autre !
En psychologie sociale, le fait d'être influencé par des stéréotypes s'appelle "la prophétie autoréalisatrice".
C'est comme ça que se construit le raisonnement raciste : d'abord on catégorise les gens en groupes, puis on les hiérarchise par rapport au groupe auquel on appartient, et enfin on fige leurs caractéristiques qui deviennent une essence.
Cette manière de réfléchir alimente les préjugés...
... Et les préjugés parasitent la réflexion, ainsi que le jugement !