Une affaire de mariage

Douze demoiselles d’honneur. La moindre d’entre elles – il était prêt à le parier – était tout à fait digne de lui, issue d’une bonne famille et convenablement dotée. Et ce n’était qu’un aperçu de la liste des invités.

L’avertissement de Greeley venait fort à propos. Pas étonnant que Simon se sente aussi mal à l’aise ; il jouait le rôle de la cible sur un stand de tir.

Il n’en blâmait pas Daphné, bien entendu. Les jeunes filles en question étaient peut-être ses amies, mais il savait pertinemment qui se cachait derrière cette mascarade. Il regarda par-dessus la chevelure brune de sa sœur pour croiser le regard du majordome.

— Greeley, où puis-je trouver ma mère ? Et envoyez un message à l’écurie ; j’aurai besoin d’un valet pour porter des lettres cet après-midi.

Puisqu’il pouvait difficilement échapper au mariage de sa sœur, il n’avait d’autre choix que de passer la semaine suivante à jouer au prince charmant devant une horde de Cendrillon. Mais, bon sang, il ne serait pas seul à tenir ce rôle ! Un homme avisé savait quand appeler des renforts.

Le mariage de Daphne va me tuer, songea-t-il, mécontent.

Les femmes apprécient toujours les bijoux, et avoir une nouvelle babiole à exhiber t’aidera à te sentir à l’aise au sein de la haute société.

Il tombait facilement amoureux, se déprenait tout aussi vite et se montrait incapable d’être fidèle. Que pouvait bien savoir un tel homme de l’amour profond que l’on pouvait éprouver pour une autre personne, encore moins de l’amour d’une mère pour son enfant chéri ?

Kate Blakely n’avait jamais vraiment apprécié rendre visite aux paroissiens malades et nécessiteux, car les gens qu’elle rencontrait alors se trouvaient dans le malheur. En tant que fille du pasteur, elle n’avait toutefois pu y échapper. Cependant, à présent que de telles visites ne faisaient plus partie de ses devoirs, elle constatait que les gens lui manquaient, comme lui manquait le dérivatif que lui apportaient ses tournées régulières. S’asseoir au chevet d’un paroissien souffrant l’aidait à se rappeler qu’elle n’était pas totalement démunie, même si ses choix paraissaient pour l’instant limités.