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Critique de gruz


gruz
27 novembre 2015
Que voilà un excellent polar québécois, un excellent polar tout court. Si j'insiste ainsi sur sa provenance, c'est qu'elle fait partie intégrante de l'ADN du roman.

Pas question ici de proposer un texte revisité pour le public français. C'est le texte original, écrit par un québécois, avec le français imagé de là-bas. Et c'est, à mon sens, l'un des (nombreux) intérêts du livre.

Déstabilisante au début (certains dialogues demandent qu'on se plonge vraiment dans la manière de parler des protagonistes), amusante ensuite, la langue en devient un formidable vecteur de découverte de nos cousins. Une manière de découvrir la culture et le vécu de cette province, à la fois si lointaine et si proche.

Ne jugez pas trop vite le titre du roman. Je me souviens, sonne un peu comme un titre de thriller passe-partout, alors que c'est tout sauf le cas. Grâce au bienvenu avant-propos, les français que nous sommes apprenons que c'est la devise officielle du Québec. Ce choix nous oriente déjà vers l'idée que cette histoire sera profondément ancrée dans l'Histoire de cette partie de l'Amérique du Nord.

La taille du roman nous donne une autre clé sur la complexité de l'intrigue de Martin Michaud. 630 pages à la fois denses et rythmées (les chapitres sont courts). Un récit sur la mémoire, une enquête policière tentaculaire, où Michaud s'amuse à créer des pistes inédites qui donnent un vrai souffle à l'histoire. Malgré l'impression que j'ai pu avoir d'un petit creux et d'un peu de longueur vers le milieu du roman, le dernier tiers est tellement enthousiasmant que cette sensation est totalement balayée une fois la lecture terminée. « Une maudite bonne job », comme ils disent là-bas.

L'intrigue est audacieuse, ingénieuse et ambitieuse, nous trimballe dans tout Montréal (et même au-delà des frontières). Des thématiques d'une belle intelligence et qui donnent une formidable ampleur au récit.

Et puis il y a les personnages. Ne parlons pas des méchants, un « maudit fucké » (traduction : bizarre) en chassant un autre. Parlons surtout du couple de policiers, absolument épatants. Troisième tome de leurs aventures (mais qui peut se lire individuellement sans aucun souci j'en suis la preuve), où Martin Michaud nous invite à côtoyer le sergent-détective Victor Lessard et son impressionnante et bouillonnante collègue Jacinthe Taillon. Un tandem, entre un flic intègre et une adjointe totalement délurée.

Si, comme moi vous êtes fans des romans de Jussi Adler-Olsen par exemple, où les personnages sont tellement atypiques qu'ils en deviennent irrésistibles, alors vous apprécierez ces deux drôles d'oiseaux (et les personnages annexes également). Ils sont pour beaucoup dans la réussite du roman.

Y a pas à dire, Martin Michaud est un auteur « bon en hostie » !
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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