AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Mayas : Révélation d'un temps sans fin (2)

La "Reduccion" avait un troisième objectif : réformer la langue. Pour gouverner et évangéliser les Mayas en maya, il fallait modifier leur langue. Les missionnaires tentèrent donc d'éradiquer les discours rituels mayas et de détruire les textes qui les consignaient ; ils ont aussi créé des centaines de mots et d'expressions pour exprimer les concepts nouveaux et les pratiques qu'ils cherchaient à inculquer, mettant en place, parallèlement, l'écriture alphabétique. Le travail de traduction fut énorme et nécessita une analyse approfondie du maya aussi bien que de l'espagnol.
Le résultat de cette "reduccion" linguistique est la "lengua reducida", qui est un maya expurgé et adapté aux besoins de la civilité chrétienne. Les missionnaires linguistes réunirent des listes de mots, qu'ils placèrent en regard de leurs équivalents espagnols dans les dictionnaires. Ils "réduisirent" la langue maya à des descriptions succinctes, définies en fonction de règles et d'exceptions et accompagnées de tableaux et de nombreuses citations tirées du maya... Cette "conversion" de la langue eut une telle ampleur que Smith-Stark (207) a pu soutenir que les missionnaires linguistes de l'époque furent les inventeurs de la linguistique descriptive moderne...
Le projet de "reduccion" visait donc à transformer de façon coordonnée l'espace social, les comportements et la langue, le tout dans la perspective d'un même but : la nouvelle langue servirait à décrire et serait parlée par les nouveaux Indiens dans leurs nouveaux lieux de vie. Il s'agissait bien ainsi d'un projet "total" poussant les Mayas à se bâtir en hommes nouveaux.

p. 86
Commenter  J’apprécie          36
(Entrée en matière).
En décembre 2012, le monde entier, endoctriné par une certaine "civilisation" médiatique, crut un moment à une possible fin du monde que les anciens Mayas avaient prédite.
Elle n'eut pas lieu, et pour cause.
Jamais les Mayas n'avaient annoncé pareil cataclysme. Ce qui était en jeu le 21 ou le 23 décembre de cette année-là n'était que l'achèvement d'un grand cycle temporel, ou plutôt calendaire, de 13 bak'tun, ou treize fois 144000 jours -- le cycle dans lequel, selon l'un des computs mayas, l'humanité vivait depuis l'an 3114 av. J.C. -- et l'avènement d'un autre...
Ainsi, aucun texte, ni d'ailleurs aucune image maya ancienne, ne semble avoir évoqué une fin à venir des ou du temps, pas même le principal récit cosmogonique d'origine sans doute très largement pré-hispanique qui nous soit parvenu et que l'on ne connaît aujourd'hui que dans la transcription tardive (1704) qu'en fin le dominicain Francisco Ximénez, le Popol Vuh... Il n'y a, dans ce récit, aucun équivalent du 5° soleil aztèque, promis, lui, à disparaître dans un formidable tremblement de terre. Nos communicants avaient sans doute confondu Aztèques et Mayas !

p. 17
Commenter  J’apprécie          20



    Autres livres de Dominique Michelet (1) Voir plus

    Lecteurs (5) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3190 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}