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Critique de Groomy


Après le ravissant Lonesome Dove je retourne aux US. Cette fois pas de grande traversée à travers le continent puisque le livre retrace l'histoire de la baie de Chesapeake, gigantesque estuaire sur la cote atlantique et berceau des Etats-Unis.

A partir des premiers colons jusqu'au milieu du XXème l'auteur conte la destinée de trois familles distinctes mais tous liés à la fameuse baie où ils ont trouvé refuge et en particulier sur la marécageuse cote orientale.

C'est donc trois familles de trois religions différentes : les "papistes" loyaux, conservateur et entrepreneur de génie, les quakers pacifistes, intellectuels, droits et enfin une famille de protestants rustique, malins, rebelles, hommes de l'eau.
On savoure l'installation des premiers colons, la vie très rude et les relations avec les indiens, puis axe majeur du livre, le développement de la colonie grâce aux plantations, aux commerces et surtout l'esclavage.
Le panel de personnages aux forts caractères permet d'offrir un point de vue variés sur les événements forts de l'époque, la guerre d'indépendance puis de sécession, la traite des noirs, la liberté de culte,... La position du Maryland et de la baie entre Nord et Sud est propice à l'opposition des deux mentalités (le nord industriel et capitaliste, le sud agricole et esclavagiste).

Plus gros pavé que j'aurais jamais sorti dans les transports en communs ce sont trois siècles de vie quotidienne dans des milieux aisés, pauvres voir exécrables dans le cas des noirs, la chasse, les oies, les huîtres, la culture du tabac, la navigation dans les milles et unes rivières de la Chesapeake, l'économie, le piratage,...
Les événements extérieurs, mondiaux ou nationaux, ne sont que rapidement évoqués si les enjeux n'atteignent pas la Chesapeake mais on ressent bien les grands changements des débuts enthousiastes et aventureux tournés vers le commerce extérieur mais qui va se recroqueviller et laisser les Etats-Unis grandir sans elle.

Michener essore ses personnages et certains schémas se répètent un peu au long du livre, il devait aussi moins s'intéresser à l'histoire plus récente et ça se ressent dans la dernière partie du bouquin moins foisonnante et inspirée (à l'image de la région probablement). Mais de tous les membres des familles présentés aucun n'est tout blanc ou tout noir, tous sont amoureux de leur baie et transmette leur envie de la parcourir. On a même un chapitre entier, réussi, où on accompagne une oie. A l'image d'une faune et d'une flore riches qui ensemencent toutes les feuillets du livre.

Je referme sur le volume sur une fin pas très rose, en repensant à tout le chemin parcouru depuis l'installation d'un jeune émigré anglais sur une côte sauvage demeure de quelques indiens pacifiques vite engloutis par les appétits occidentaux.
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