Ce livre nous parle d'une rencontre qui n'aurait jamais dû se produire. Nous suivons pas à pas la découverte de deux hommes chahutés par la vie. D'un côté, Taguchi Hiro, un jeune hikikomori (terme et phénomène que j'ai découvert avec ce livre) qui vit enfermé dans sa bulle depuis 2 ans, refusant de sortir de sa chambre et d'aller au contact d'autres personnes et Ohara Tetsu, un salaryman plus âgé qui a perdu son emploi. J'ai trouvé dans le livre une phrase qui résume bien cette rencontre : "Dans le parc, il était le seul salaryman. Dans le parc j'étais le seul hikikomori. Quelque chose clochait en nous. Lui aurait dû être dans son bureau, dans l'un des grands immeubles; et moi j'aurais dû être dans ma chambre, assis entre mes quatre murs. Nous n'aurions pas dû nous trouver ici (…)" (p. 24).
Mais voilà, ces deux êtres cabossés vont se rencontrer, vont s'apprivoiser, à leur rythme, petit à petit, vont d'abord partager leur journée l'un proche de l'autre mais toujours à une certaine distance, conscient de la présence de l'autre. Puis ils partageront leur banc, puis leur histoire. J'aime beaucoup cette histoire de se reconstruire à travers le partage, d'oser aborder l'autre, s'ouvrir à lui.
J'ai par contre eu de la peine avec l'écriture de l'auteure. J'ai trouvé son style sobre et ai été agréablement surprise par sa manière, tout en douceur, d'aborder des thèmes dramatiques (licenciement, suicide, maladie, renoncement,…). J'ai malheureusement eu du mal à rentrer dans le texte, car il m'a demandé beaucoup de concentration pour comprendre qui était concerné par le texte. J'ai trouvé que cela sautait un peu trop vite d'une histoire à l'autre. En voyant le titre allemand (version originale :
Je l'appelais Cravate, qui est la première phrase du roman), on comprend que c'est Taguchi qui nous raconte leur histoire et je trouve d'ailleurs ce titre meilleur que la traduction en français. On y comprend la relation particulière qui s'est créée entre eux. Mais voilà, je me suis embrouillée dans leurs histoires car ils en ont partagées de nombreuses et comme je ne suis pas non plus très familière des noms japonais, ça a été compliqué pour moi de comprendre si Taguchi parlait de lui ou de ce que lui avait confié Tetsu. Tout s'emmêle un peu trop pour moi.
Il a été difficile pour moi d'écrire cette critique tant j'ai été partagée par cette lecture entre les thèmes abordés et la manière de le faire. Mais voilà c'est maintenant chose faite et je suis contente d'avoir pu coucher dans cette critique mes différents ressentis.
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