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Critique de saigneurdeguerre


Allez ! Encore un Irlandais qui a perdu pied et est venu s'écraser en bas de ce Rockefeller Center en construction. Sa famille percevra 50$ et on n'en parlera plus ! Avec tous ces chômeurs qui battent le pavé, ce ne sont pas les candidats qui manquent. Sitôt tombé, sitôt remplacé…
Le Krach de 1929 est passé par là. Des millions de chômeurs s'en sont suivis… Et ces immigrants qui continuent de débarquer en rêvant de la Terre promise !
Ces hommes qui risquent leur peau à des centaines de pieds d'altitude pourquoi le font-ils ? Ils ont des familles, le plus souvent restées au pays. Et si ce pays est l'Irlande, la guerre civile vient ajouter de la misère à la très grande misère…
Au milieu de ces travailleurs, il s'en trouve un qui ne saurait passer inaperçu… Giant ! Peu importe son nom. Ce géant porte bien son sobriquet. C'est un taiseux ! Lui arracher un mot tient de l'exploit. On ne lui connaît pas de famille. C'est à lui qu'il incombe de prévenir l'épouse de son partenaire… Ou pour être exact, la veuve de son coéquipier. Il refuse. Les autres ouvriers irlandais lui mettent la pression. Pas question qu'il se débine ! Alors, oui, il va écrire à cette femme restée en Irlande avec ses trois mômes…

Critique :

Si vous vous rendez à New York et que vous levez la tête pour contempler ces gratte-ciels qui ont fait la réputation de la ville, ayez une pensée pour tous ces immigrés venus trouver des jours meilleurs en Amérique et dont beaucoup y ont laissé leur peau, ou plus simplement des doigts ou d'autres parties de leurs corps malmenés par des conditions de travail épouvantables pour bâtir ces monuments urbains à la gloire de leurs richissimes propriétaires.

Mikaël n'a pas son pareil pour dessiner New York… Pas n'importe quel New York ! La cité des années de la grande dépression, la ville du Krach boursier qui est dans toutes les mémoires. Son trait noir, les gueules expressives de ses personnages, ses plans cinématographiques dignes des plus grands, ses couleurs ternes pour illustrer un monde âpre, tout cela en fait un artiste à part dans le monde de la bande dessinée et donne ses lettres de noblesse au 9e art. Les couvertures de ses livres constituent autant de tableaux qui marquent les esprits comme le font les toiles des grands maîtres de la peinture, et comme elles, on peut ne pas aimer, mais ce qui est sûr c'est que personne ne peut les regarder avec indifférence.

Cette histoire est rapportée en deux albums. Si vous ne voulez pas connaître de frustration, achetez les deux en même temps !
A la fin de celui-ci, il y a un carnet graphique qui nous rapporte les croquis ayant présidé à la création des personnages. Ceux qui apprécient ce genre de chose seront fous de joie.
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