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Critique de loreleirocks


Revenons-en à nos moutons. Et nos moutons noirs.
Tout comme « The Road to Civil War », ce graphic novel vous donne envie d'explorer les univers des différents superhéros (et il y en a un sacré lot) présents dans ce tome d'épaisseur raisonnable. Nous nous trouvons ainsi face à trois camps et non deux, s'ajoutant au Avengers pour la loi de recensement des superhéros et autres créatures de même acabit et ceux qui sont contre, un camp neutre, notamment les X-men que l'on comprend, avec les Sentinels qui leur collent au zouk et un vécu de persécution qui les pousse aussi à ne pas s'engager dans ce genre de débat-combat.
Pas franchement fan de Captain America, ennuyeux et un tantinet mièvre dans les films (j'adore le voir maltraité par ses camarades, espérant qu'il se réveille entre une vanne et un « Hulk smash », et nous offre un peu plus d'ambiguïté et moins de discours et attitude moralisateurs bien bateaux), me voilà super surprise. Captain America s'oppose à Iron Man et rassemble les opposants dans une équipe underground de Secret Avengers… Et ouais.
Automatique, me voilà qui prend parti pour les Secret Avengers simplement parce que l'idée de recenser les superhéros me laisse imaginer un emploi à contre-emploi de leurs pouvoirs, un contrôle gouvernemental dans une optique et des intérêts spécifiques trop facilement éloignés de leur rôle, sauver le monde. Tout en tenant compte du constat découlant de la petite séquence d'introduction avec des jeunes superhéros à la recherche d'audimat qui se disent qu'ils pourraient éclater des « supervillains » en direct parce que c'est franchement plus sensationnel qu'une misérable petite frappe qui vole le sac d'une petite vieille, se concluant par, encore une fois, des morts et la destruction efficace d'un quartier, il faut le dire bien que les superhumans soient « out of control », il reste difficile d'adhérer à un recensement ayant pour conséquence pour les récalcitrants d'être considérés comme hors-la-loi et illico-presto jetés dans une super-prison créée par Mister Fantastic, Iron Man et Hank Pym (Ant-Man ? Yellow Jacket?).
Nous voilà partis dans un affrontement violent ponctué de morts et de trahisons. D'ailleurs, quel plaisir de voir Invisible Woman rejoindre les Secret Avengers, tenir à préciser dans un petit mot doux sur l'oreiller à son époux que ce n'est pas parce qu'il l'ignore trop au profit de la science (oh mais ajoutons aussi le petit clin d'oeil de Namor qui estime qu'il y a quelque chose entre elle et lui ! A fouiller!). Et ce clone/cyborg de Thor qui pète un plomb et oublie qu'il ne faut pas tuer, surtout un poteau superhéros, même s'il est dans l'autre camp, qui fait basculer un bon lot de pro-recensements vers les Secret Avengers !
Bon, j'aurais aimé en savoir plus sur cette super-prison, mais je suppose que je peux fouiller et trouver des comics qui en disent plus dessus. J'aurais aussi aimé savoir où sont passés les copains présents dans les films The Avengers (mais où sont Hawkeye et Black Widow?) Bon, on sait que The Hulk est en vacances à l'autre bout de la galaxie. Et où est Fury qui aide les Secret Avengers ?
Bon, je pense avoir assez écrit pour pouvoir spoiler tout le monde sans que l'intégralité de la critique apparaisse et affiche le spoiler d'entrée.
Revenons donc à la préparation psychologique gentiment fournie par « The Road to Civil War ».
Non, je ne m'attendais pas à un super volume, fin et alambiqué, mais je m'attendais tout de même à un peu plus de complexité vis-à-vis de la progression et des changements de camps. Okay, il faudrait dix tomes de plus pour développer ce scénario particulièrement riche et tout de même agréable. Mais bon, la succession un peu rapide et un peu facile des changements de camp et de batailles un peu rudes pour les Secret Avengers sont un peu usantes.
J'ai encore du mal à comprendre pourquoi Stark prendrait position pour le recensement seulement parce que la mère d'une jeune victime innocente des événements d'ouverture du tome le prend à parti et accuse les superhéros, dont lui, d'être responsables de la misère du monde. Pour moi, il y a autre chose derrière la volonté de s'organiser dans les limites de la loi pour luter contre « le mal » et faire baisser la criminalité, super ou non. La scène de clôture entre Stark et la mère me paraît à la fois super naze et super intéressante. D'abord parce que disons-le, c'est naze, et puis surtout parce que Stark est surtout un super-ego et qu'il ne peut qu'avoir d'autres tours super-egoistes dans son sac ! Donc baleine sous gravillon qui met l'eau à la bouche.
Enfin, je savais que Captain America ne pouvait pas tenir longtemps sans repasser par la case « boriiiiing ! ». le revoilà, sur la fin pour clôturer à la va-vite notre aventure : « Oh mais non ! On s'est un peu oubliés là les copains. Paradoxalement, on a un peu pensé qu'à nous et on a oublié qu'on se bat pour les faibles… On n'a fait que se battre mais pas pour quelque chose… ». Ah bon ? Ah mais oui ! J'avais perdu de vue qu'à la base, Rogers s'était engagé dans l'armée pour se battre contre les forces du mal sans se poser de questions sur les principes et méthodes dont il était l'outil expérimental. Oui, oui, il se pose des questions sur son instrumentalisation, mais ça ne dure jamais franchement longtemps.
On appréciera tout de même la surprise de ses alliés, dont les visages sont figés dans une expressions diverses de « mais qu'est-ce que tu fais, gars ? » ahuris.
Et j'ai vraiment apprécié ce retournement de situation, même si sa rapidité est frustrante et simpliste. Un petit réveil et un petit plaisir de l'inattendu, pourtant si prévisible !
Cela dit, je me suis aussi régalée de le voir se faire mettre des roustes, malgré mon support de ses Secret Avengers.
Reste maintenant à voir où ce monde recentré sur la lutte contre la misère, la criminalité étant désormais taclée, va nous mener !

Ce comic est un petit plaisir, ouvrant un tas de portes vers d'autres séries, individuelles ou de groupes de superhéros. Des interrogations, des envies, et des tonnes de lectures possibles !
Un tome à conseiller pour entrer dans le monde des comics Marvel, si riche et divertissant.
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