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Critique de florigny


“A beast in view”, écrit en 1955, est paru en France sous le titre “Mortellement vôtre” en 1957 grâce aux Presses de la Cité, après avoir reçu en 1956, le prix Edgar Allan Poe du meilleur roman. Margaret Millar était l'épouse de Kenneth Millar, plus connu sous son pseudo littéraire, Ross McDonald, papa de Lew Archer.


Ayant étudié la psychiatrie, c'est souvent cette discipline médicale qui sert de terreau aux histoires inventées par Margaret Millar. Mortellement vôtre est une parfaite illustration de son intérêt pour les dérèglements psychologiques, qu'elle sait analyser avec une maestria clinicienne.


Helen Clarvoe vit recluse dans un hôtel. Agoraphobe, vaguement parano, elle sort de son enfermement lorsqu'elle reçoit des appels téléphoniques menaçants provenant d'une ancienne amie. Elle fait appel à Mr Blackshear (et non Blacksheep), son notaire, pour mettre hors d'état de nuire l'intruse. Ce dernier n'est pas chaud pour intervenir, il compte justement ralentir son activité professionnelle avant de prendre sa retraite, mais comment utiliserait-il tout ce temps libéré des obligations professionnelles : collectionner des timbres, tailler des rosiers, lire des illustrés, se griller au soleil, ou aller au parc pour parler à d'autres vieux qui végètent sur des bancs ? Les loisirs s'apprennent comme le reste et il n'a pas appris, c'est ainsi qu'il décide d'aider Helen.


Tant de décennies après sa parution, j'ai été sonnée de constater à quel point ce roman tient encore la route, sans être devenu démodé, sans assommer le lecteur avec un langage ampoulé, hypertrophié, en vogue dans les années 50, ou avec une histoire nunuche à souhait. Des phrases courtes au vocabulaire précis, le sens du mot approprié, des dialogues brillants teintés d'un humour noir qui frôle souvent l'absurde et les thèmes abordés dans ce roman ne sont pas davantage devenus désuets sous l'effet du temps ou des modes. Margaret Millar ne craint pas d'évoquer l'homosexualité, masculine en l'occurrence, elle ne craint pas davantage de parler d'un mariage qui a été célébré mais non consommé, de prostitution, ce qui peut, si l'on se replonge à l'époque de l'écriture de ce roman, paraître plutôt gonflé, surtout sous la plume d'une femme.


Au final, une bonne surprise vintage, ficelée aux petits oignons qui réserve un coup de théâtre dans ses dernières pages.
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