Tous deux voulaient se glisser dans la peau et la perspective de l'autre, pour découvrir la vie à travers lui.
Ils étaient jeunes, ils pensaient qu'ils ne vieilliraient jamais. Que le temps s'arrêterait pour eux, les préservant eu un seul lieu pour une durée qu'aucun monde ne pouvait mesurer.
... espérait qu'Allison brûlerait en enfer et mâcherait du verre pilé pour l'éternité, une fois que Satan en personne lui aurait arraché toutes les dents pur s'en faire un collier.
D'après Braxton, il y avait eu un jour où Dieu avait décidé qu'Il avait trop de pain sur la planche.Il avait pris une fléchette,léché la pointe et l'avait lancée au hasard sur le monde."Quelle ville vais-je abandonner pour alléger mon fardeau?" s'était-Il demandé.La fléchette avait filé tout droit vers Cane et s'était fiché dans sa colonne vertébrale alors qu'elle se recroquevillait de peur, pour la paralyser et s'assurer qu'elle mourrait d'une mort lente.Voilà ce qu'était Cane:les ruines d'une cité oubliée,Sodome et Gomorrhe,une merde de chien collée à la semelle de Dieu.
Si le printemps avait la couleur de l'aube,l'automne avait celle du couchant,juste avant la nuit de l'hiver.L'automne de Cane était semblable à de la peinture fondue ou aux bijoux ternis d'une femme vieillissante,mais plein de beauté,à sa façon mélancolique et nostalgique.
L'encre des gros titres de Cane coulait sur les trottoirs.Les murmures étaient empoissés de ragots,comme du goudron brûlant dans la chaleur.
Sadie était une pelote de laine qu'il défaisait avec un degré de fascination qu'il ne s'expliquait pas lui-même,tout en craignant qu'il ne reste plus rien d'elle, s'il continuait à tirer pour en apprendre toujours plus.Ses chevaux blonds,ses yeux bleus,sa peau semblable à du glaçage sur un gâteau: il voulait tout détricoter,tout sauvegarder,sauvegarder quelque chose.