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Critique de BazaR


En 1979, un séisme fait trembler le monde des comics Marvel.
Frank Miller s'empare de la série Daredevil.

Parfois très agréable parfois poussive, la série de tête à cornes atteint ici au sublime. Frank Miller débute alors dans le métier. Il est limité au dessin au début, travaillant de concert avec Roger McKensie au scénario. Rapidement il est seul aux commandes et peut insuffler son univers noir et tragique au super-héros aveugle.

Daredevil se fait détective à la Batman, rentre dans des bars louches où il tabasse la lie de la pègre à la recherche d'infos et mène la vie dure à des bandes de criminels mercenaires souvent armés d'armes blanches dans des batailles chorégraphiées comme les films de kung-fu.
Miller retravaille et approfondit d'anciens personnages comme Bullseye, ce criminel psychopathe qui développe un profond complexe d'infériorité vis-à-vis de Daredevil, à en devenir complètement dérangé. L'auteur effectue un travail fabuleux sur Kingpin, le caïd de la pègre de New York retiré des affaires mais obligé de revenir mettre de l'ordre dans sa ville. Sa présence musculeuse explose le papier. C'est Hadès présidant les bas-fonds de la Grosse Pomme.
Mais le premier véritable exploit de Frank Miller est la création d'Elektra, une mercenaire habillée de rouge et maniant des saïs qui fut le premier amour de Matt Murdock alias Daredevil. Elle efface complètement Natacha Romanov – la Veuve Noire – qui avait tenté un retour dans la série.

Miller ajoute des seconds rôles intéressants ou amusants, comme Ben Urich, ce journaliste qui va découvrir la double identité de Daredevil, ou Turk, le looser moitié criminel moitié indic dont Daredevil adore secouer les puces. Limité par la censure, il ne va pas aussi loin qu'il le fera dans Barman : Dark Night ou Sin City ; l'humour reste présent.

Le dessin de Miller joue beaucoup sur le noir, et, du fait du héros, sur le rouge. Les chorégraphies de Daredevil sont très innovantes. Dans une seule case on va voir le héros cabrioler de gauche à droite pour éviter une arme puis frapper l'adversaire, le sens de l'action étant marquée par le personnage passant progressivement du rose au rouge. Il manipule sa matraque comme Captain America son bouclier, le lançant avec des effets de rebond à plusieurs bandes. le super-héros n'avait pas paru aussi puissant depuis Gene Colan.

Ce tome 1 met en place l'univers de Miller. Il est déjà exceptionnel. Je me suis profondément régalé et je sais que le meilleur reste à venir.
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