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Critique de Stelphique


🩸Chronique🩸

Du même sang ou de la difficulté d'être mère…
C'est souvent à l'heure d'une grossesse, que l'intérêt du sang prend son sens…Il faut qu'il coule dans les veines, sur les tissus, de part en part des coeurs…Parce qu'à l'heure d'une procréation, il y a l'histoire qui va avec ce sang: l'ADN, les brins des uns, les codes de l'autre. Mais à l'aube d'une nouvelle vie, il y a la transmission. Ce que l'on transmet, consciemment ou inconsciemment. La couleur d'une peau, un passif chargé, quelques prédispositions, des traits similaires, un corps résistant, et des histoires. Les histoires de sang, sont celles qui parlent le plus. Elles ont un pouvoir phénoménal. Elles ont des fantômes qui traînent, et des éclats de joie. Elles ont des ancêtres tenaces, et des brisures en pagaille. Les histoires de sang, sont ce qu'elles sont: bouillonnantes, versées, puissantes et léguées pour le meilleur et pour le pire…Dans ce roman, nous allons suivre trois livres de femmes. Trois mères qui s'essaient à la difficulté de l'éducation dans un monde cruel. Trois destins reliés par le lien du sang, et qui courent désespérément vers la liberté…

« Vous n'imaginez pas ce que j'ai traversé. »

Et comment nous pourrions le savoir, en effet…Nous pouvons imaginer, pressentir, regarder mais rien ne vaudra le témoignage de ces femmes. Ces femmes noires qui enfin, ouvrent leurs coeurs, leurs foyers, leurs intimités pour nous faire entendre leurs histoires poignantes. Denene Miller, avec cette fresque familiale, aborde des sujets de société brûlants. En effet, avec cette tranche de temps, qui part des années 60 jusque dans les années 2000, nous avons un panorama de l'évolution des droits des femmes en Amérique. Et même si, il y a eu des avancées, leurs quotidiens restent difficiles. Elle donne à réfléchir, évidemment sur la transmission, mais aussi sur l'éducation, la condition féminine, la pauvreté. Que de réalités tristes qui s'accompagnent très souvent, des tourments de la violence conjugale, des injonctions liberticides du patriarcat, des infidélités et des actes incestueux, du racisme en puissance qui n'a jamais cessé d'imposer ses ravages…Alors comment être mère dans ce monde de violences? Comment transmettre l'amour au sein du chaos? de Mères en Filles, elles essaient, malgré les défaillances. Et cet élan qui vient nous troubler, envers et contre tout. Cet élan de tendresse. Ce débordement de vie. Cette main tendue, du même sang

« Y a rien à craindre du sang, avait-elle simplement dit. Dedans il y a ta maman et ton papa, et aussi moi et ma maman. Avoir peur du sang, c'est comme avoir peur de toi-même. »

Vous n'avez rien à craindre à lire ce superbe roman. Il parle d'Elles, avec leurs joies et leurs peines, leurs difficultés et leurs victoires, leurs intimités et leurs universalités. Vous n'avez rien à craindre à part peut-être verser une larme, parce que ce qu'elles traversent c'est des souffrances au-delà des mots. Vous n'avez rien à craindre si ce n'est quelques ondes vibratoires qui vont arriver jusque vos coeurs. Avoir peur du même sang, ça n'a pas de sens, meme si je ne vous cache pas que j'ai pris quelques coups au coeur…Mais ce livre est extraordinaire, parce qu'il est amour. Alors finalement, est-ce que le sang et l'encre, ne seraient-ils pas le plus court chemin vers la lumière?
Lien : https://fairystelphique.word..
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