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Critique de Presence


Il est bien évidemment indispensable d'avoir lu les 2 premiers tomes avant celui-ci, à savoir Tome 1 : Moloch et Golamh et Tome 2 : Scota et Tara.

Ce tome se décompose en 2 parties. La première est intitulée Odacon. Sláine est de retour après son passage dans la dimension de Danu et il n'est pas content. En plus la déesse s'empare de son corps pour provoquer un spasme de déformation (warp spasm) encore plus impressionnant que d'habitude, ce qui n'est pas peu dire. Les tribus de la déesse se sont unies aux atlantéans pour faire face au fomorians qui ne font clairement pas le poids. Odacon se retire de la bataille pour préparer la suivante et gagner la guerre. Après avoir offert de nouveaux territoires à ces tribus, Sláine pourchasse Odacon pour mettre fin une fois pour toute à la menace qu'il fait peser sur la race humaine. Curieusement il s'avère que c'est plus facile à dire qu'à faire.

Dans la deuxième partie intitulée "Carnival", Sláine part à la recherche de son fils. Il le retrouve dans un cirque peuplé de monstres tous plus bizarres et repoussant les uns que les autres. Et un crime vient d'être commis.

Ce qui m'a fait revenir pour ce troisième, c'est bien sûr l'envie de connaître les modalités du dénouement, mais aussi de retrouver ces illustrations magistrales. Clint Langley a pris son temps pour peaufiner ce dernier tome et les illustrations sont encore plus fortes que précédemment. le lecteur a toujours l'impression de plonger dans un roman photo dans la mesure où il continue d'avoir recours systématiquement à l'infographie avec des photos de modèles ayant posé pour les besoins de l'histoire. Langley continue d'inclure une multitude de détails qui plongent le lecteur dans cet univers, avec une force d'immersion à nulle autre pareille. Il se sert de la combinaison des photos, des effets spéciaux informatiques et de la peinture digitale pour créer des objets, des tenues et des décors plus vrais que nature, et absolument impossibles à reproduire dans la réalité ou par un autre mode d'illustrations. Il effectue un travail exceptionnel sur la lumière et l'éclairage, à l'égal d'un directeur de la photographie dans un film à très grand budget. Clint Langley a une conception très cohérente, très détaillée, très pointilleuse et très visuelle du monde de Sláine. Sa passion pour cet univers transparaît dans chaque page, chaque case, chaque accessoire. le temps qu'il a passé sur chaque illustration est évident. Ce tome ne peut pas se lire rapidement, il exige une attention soutenue du lecteur pour pouvoir déchiffrer chaque case et se repaître de la méticulosité obsessionnelle de l'illustrateur. En plus, Clint Langley a progressé en termes de construction des séquences et sa capacité à créer des personnages et des monstres inoubliables est tout simplement surnaturelle.

Que vous aimiez ou non les histoires de barbares celtiques, ou même que vous y soyez allergique, je vous conseille quand même de parcourir ces pages tellement le travail de Clint Langley est plus grand que nature. Il sait se montrer l'égal d'un Philippe Druillet dans le souffle épique qu'il donne à chaque séquence, chaque page. Rien que pour lui, je sais que je lirais ce qu'il a fait (également avec Pat Mills) dans La guerre Volgan, tome 1 et les tomes suivants.

Pour ne rien gâcher, Pat Mills est très en forme pour ce final. Il expédie rapidement l'affrontement des armées au pied de la cité de Tara pour emmener son héros exterminer une fois pour toute la race des fomorians. de ce fait, les deux tiers de la première partie se situent dans un village. Ce passage d'un champ de bataille gigantesque à un lieu plus restreint permet de rendre le scénario plus facilement gérable, et l'histoire beaucoup plus digeste. Pat Mills retrouve un récit dans lequel il est plus à l'aise, et l'humour et l'autodérision rehausse agréablement les péripéties du récit. Cette invasion se termine en bonne et due forme avec la fin d'une époque et la naissance d'une nouvelle. Et Pat Mills s'offre un épilogue (l'enquête chez les monstres du cirque) magique, merveilleux, horrifique, exceptionnel, meilleur que l'invasion, top niveau, génialissime, un summum de bande dessinée. La collection de monstres ferait envie à Clive Barker et Stephen King réunis. L'ambiance glauque et répugnante ferait passer Freaks, la monstrueuse parade pour une bluette. Ce récit court met en évidence toutes les qualités de ce scénariste et de cet illustrateur pour un festival visuel et dérangeant sans égal.
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