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Critique de _kashmir_


Dans les premières pages du livre, un frère et une soeur quittent définitivement la maison dans laquelle ils ont grandi. Une maison devenue au fil des années, refuge des âmes des parents disparus.
Un frère "bouclier" comme dit celle qu'il protège, celle-ci terriblement fragile parce le fil de ses pensées, l'écheveau de son esprit se rompt, s'emmêle.
Est-ce qu'une maison quittée à regret garde une part de ceux qui y ont vécu ? Est-ce qu'un lieu est garant de la clairvoyance de ceux qui l'occupent ?

Dès l'arrivée à Paris, le nouveau lieu de résidence, les idées d'Emily se bousculent, elle perd le sens de la réalité, la folie s'installe petit à petit, tout doucement, dansant un pas de deux avec la normalité retrouvée momentanément quand les sentiments forts gouvernent pour un temps, au fil des rencontres, l'existence et l'esprit de la demoiselle. Jean, le frère attentionné, surveille, guette, écoute et rassure patiemment de sa présence au long des jours variables, rempart inlassable contre la houle des secrets et des non-dits.
C'est l'évocation d'une existence délicate dans sa fragilité pour ces deux êtres mais baignée par les arts, la musique de Chopin, le trait de crayon qui illustre les contes, la peinture et on croise au détour d'une page, Robert Desnos cité, Romain Gary auquel on est presque obligé de penser dans l'évocation des exilés russes à Nice, et la mention discrète de Julien Gracq. Sans oublier la présence éphémère de oiseaux.

Il est difficile de parler de ce roman, de le réduire à quelques notes. L'écriture enchante et distille la mélancolie, pour un sujet dont la gravité n'exclue cependant pas la joie. Si celui qui lit est touché, c'est comme une rencontre forte et impressionnante qui se produit : un récit qui, un peu en miroir avec ce qu'Emily vit en dialoguant avec ceux qui ne sont plus, invite dans l'esprit du lecteur des compagnies qu'il ne peut que s'émerveiller de croiser.
Le texte devient le portrait d'une fragilité faite femme, d'un éloignement de la réalité. Lu, demeure le reflet d'une atmosphère qu'on espérerait préserver.
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