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Critique de LeCombatOculaire


Beaucoup de personnages qui se croisent, qui d'abord voudraient se faire rôtir mutuellement puis, à force de faillir être flingué, finissent par se rassembler et mettre chacun leurs qualités à profit, d'avoir un rôle, un talent exploité. Les nouvelles villes construites dans les déserts du grand ouest permettent ce sentiment de renouveau, d'infinies possibilités et de solidarité. Chacun et chacune ont fui un monde pourri jusqu'à l'os et cherchent un or symbolique dans quelque chose qui nait de leurs propres mains, quelque chose qui sera donc plus à leur image. Et tous, toutes, malgré leurs défauts et leurs blessures, ont leur histoire à raconter, une sorte de poésie mal embouchée, couturée de partout, un peu amère, même si la vraie poésie ici, c'est surtout celle de la nature, sauvage et indomptable, parfois presque mystique. Et il y a les Indiens, mystérieux mais sages, qui insufflent de l'âme et du pouvoir, du savoir et de la raison partout sur leur passage, que l'on n'approche qu'à pas feutré, la paix au coeur.

Ce que nous avons ici, en somme, c'est une sorte de souffle nouveau dans le monde du western, malgré toujours quelques stéréotypes qui ont la vie dure - on dira que c'est le contexte qui veut ça, pour rester historiquement correct. Il y a dans ce livre quelque chose d'extrêmement bienveillant, une rédemption accordée pour tous, une volonté de s'ouvrir, de vivre ensemble, de construire plutôt que détruire. Il y a un amour certain et profond pour la nature, la Terre, les animaux, les rythmes naturels. Il y a quelque chose qui dépouille l'humain de ce qui le ronge de l'intérieur pour le faire renaître plus pur et plus compatissant, ce qui n'est pas spécialement chose aisée dans ce genre de littérature. Peut-être un peu à la limite de l'utopie, un genre de western qui sent la rose et dans lequel on se plonge comme dans un bain moussant. Un pari plutôt réussi, donc, à ce niveau, et qui revigore plutôt pas mal. Mais ce que je regrette, finalement, c'est que tant qu'à être dans un livre écrit par une femme, ces dernières ne soient ici finalement pas tellement explorées, bien qu'elles aient leur mot à dire et un attrait certain - et qu'en plus je sais de source sûre que Céline Minard en parle très bien. Quant aux frontières mouvantes de l'imaginaire, assez peu exploitées aussi je trouve, alors que c'était chose promise et qu'il y a du potentiel foulé du pied, mais je pinaille un peu. Des prix littéraires bien mérités ici. Et aussi je ne peux que vous conseiller, si vous avez l'audace, de vous plonger dans les Ales ensuite.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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