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Critique de Cadex


Retour aux sources pour Hubert Mingarelli qui flirte avec l'un de ses plus beaux livres, le premier : Une rivière verte et silencieuse. C'est toujours un peu la même histoire chez lui, souvent masculine, et pourtant on ne s'en lasse pas. Cette fois-ci, le père est parti et une relation entre deux frères va luire dans sa nuit.
Les personnages de Mingarelli sont toujours fragiles et en marche, plongés dans un silence de doute et d'étonnement. Ils sont pudiques, ont peur mais parfois « c'est bien », ils prennent confiance et les failles qui lézardent leur existence servent autant à tester leur capacité d'être à la hauteur que de réchauffer leurs coeurs. La détresse est palpable dans certains gestes de rien, une réaction violente imprévisible, un sourire tremblant. Mingarelli aime ces taiseux qui partagent, dans le calme d'une journée particulière, la mémoire et l'héritage d'un père qui a compté, qu'il ressuscite dans le souvenir, la symbolique. On touche à la grâce dans les dernières phrases, grâce d'être pleinement soi, de savoir qui on est, d'où on vient, de se retrouver dans l'intimité en toute simplicité. Grâce d'une légèreté joyeuse enfin atteinte après avoir gravi, au propre comme au figuré, les pentes raides d'une enfance qui commence à tourner son visage vers la lumière et la beauté, après avoir eu le courage de l'affrontement.
À hauteur d'homme, Mingarelli l'est toujours, à fleur de mots simples, de dialogues anodins, de silences peuplés émouvants, dans une forme elliptique qui lui réussit mieux dans les textes brefs d'une quarantaine de pages comme celui-ci. En amont, en contre-haut d'un torrent qui fait du boucan, il esquisse le fantôme d'un père présent bien qu'absent, matrice d'une renaissance pleine de fraîcheur et de chaleur humaine. Cette Source touche aux origines, à l'essence des choses. Elle est fraternelle, porteuse de sens et d'espérance, chargée d'une émotion contenue qui jamais ne sort de son lit. Légèreté et profondeur réunies, dans un style concis qui effleure, laissant toute sa place au lecteur.
- Pascale Arguedas, Calou, l'ivre de lecture
Lien : http://calounet.pagesperso-o..
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