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Critique de ManouB


L'histoire se passe à Marsac, une petite ville du sud-ouest envahie par ses nombreux étudiants qui représentent l'élite de la région...
Un des professeurs de la plus prestigieuse des écoles locales (fictive) est retrouvée sauvagement assassinée. Elle était belle, "brillantissime" et très courtisée. On la retrouve morte noyée dans sa baignoire et l'assassin a pris la peine et le temps de la ligoter consciencieusement avant d'ouvrir le robinet.
Hugo, un de ses élèves est retrouvé sur les lieux, en état de choc, assis au bord de la piscine où se trouvent répandues une multitude de poupées que la victime collectionnait, et qui flottent à présent dans l'eau, comme des noyées.
Il a été drogué.
Est-il coupable ou innocent ? Tout l'accuse !

Le commandant Martin Servaz, ce héros cabossé par la vie que j'avais déjà croisé dans "N'éteins pas la lumière" est mis sur l'affaire.
Ce qu'il ne sait pas en fait, c'est que cette affaire va prendre une tournure vraiment personnelle et le replonger dans un passé douloureux qu'il a vainement tenté de fuir. La mère de Hugo est en effet son plus grand amour de jeunesse. Il n'a pas réussi à l'oublier, ni à guérir de sa trahison.
De plus, lui-même a été élève dans cette prestigieuse école et sa fille Margot y poursuit actuellement ses études. Elle connaît tout le monde, élèves comme professeurs et cela ne va pas tarder à lui procurer des ennuis.

L'affaire se corse lorsque Servaz reçoit un mail signé par les initiales d'un sérial-killer évadé depuis peu de prison, qu'il a lui-même fait arrêter...
Ce qui ajoute au suspense, c'est qu'une voix "off", nous met sur la piste d'un dangereux psychopathe, en donnant la parole à une jeune femme emprisonnée, dont le lecteur ne connaîtra l'identité qu'à la toute fin du roman.
Mais bien sûr, je ne vous dirai rien de plus !

Bien évidemment, je ne vous donnerai pas la signification du titre, ni ne vous direz l'importance dans l'histoire de ce fameux "cercle", ni pourquoi ou comment il va se retrouver au centre de l'enquête.
Ce que j'aime chez Bernard Minier, c'est cette façon qu'il a de nous balader entre faits réels et fiction, son côté machiavélique, ses réflexions politiques poussées qui étayent le roman et sa façon bien à lui de nous ancrer dans la réalité.
Il sait décrire les faiblesses humaines, la jalousie, la trahison, le désir de vengeance, la lâcheté, la peur, sans porter aucun jugement.
Mais il s'engage par contre totalement, en nous livrant ses réflexions sur notre société moderne et ses travers, comme en particulier lorsqu'il nous parle du port d'arme, des conditions inhumaines de vie en prison, du rôle négatif des publicitaires dans le monde d'aujourd'hui...entre autres !
Je ne peux que saluer également, la finesse avec laquelle il analyse la psychologie du sérial-killer. le passage où celui-ci "joue avec sa victime" dans la forêt est tout à fait glaçant.

J'ai été touchée par sa façon de parler avec beaucoup de réalisme de l'enfance maltraitée, à travers le personnage de David, mais aussi des blessures de la vie, de la perte d'un être cher et de la difficulté de se débarrasser de certains souvenirs trop douloureux.
Enfin j'aime aussi ce commissaire meurtri par la vie, hanté par son passé, et en manque de reconnaissance, qui cache ses faiblesses derrière une façade bourrue, alors qu'il déborde de tendresse et d'amour pour ses proches et d'empathie pour les victimes et leur famille.
Un excellent thriller à ne pas rater !
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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