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Critique de ODP31


Retour au bercail.
Je soupçonne le père Minier d'être parti s'aérer en Espagne pendant un an dans son précédent roman pour deux raisons :
- Prendre un peu le soleil, amener sa polaire au pressing et aérer ses chaussures de randonnée qui commençaient à sentir le mouflon après sept enquêtes.
- Laisser l'espèce menacée des tueurs en série se régénérer dans les Pyrénées.
Au rythme du Commandant Servaz, le psychopathe était en voie d'extinction et certains lecteurs parlaient d'un programme de réintroduction de mabouls prélevés dans les Pays nordiques où ces bestioles semblent endémiques, pour amener un peu de sang neuf…
Dans les trois derniers romans, décevants, on sentait que le filon s'épuisait et que pour meubler ses intrigues entre deux cadavres, l'auteur avait placé des digressions sociétales d'un niveau de CRS après l'apéro sur l'insécurité, le mal être des policiers, la justice laxiste et le réchauffement climatique des humeurs de la population.
Fin de la trilogie « Brèves de comptoirs » et retour ici aux fondamentaux qui avaient fait la réussite de glacé et des premiers romans de la série.
Prêts pour le grand frisson : un cinéaste culte avec un nom de personnage improbable à la Harry Potter, Morbus Delacroix, obsédé par le mal, vit dans une vaste demeure dans les Pyrénées, retiré du monde, avec sa compagne, genre Elvira au réveil, après avoir tourné un film d'horreur maudit, Orpheus.
Un peu comme pour l'Exorciste ou Poltergeist, la légende, la rumeur et la promo, racontent que des drames seraient survenus pendant et après le tournage.
Une jeune étudiante en cinéma, qui devrait donc savoir que les maisons reculées la nuit ne sont pas fréquentables, part à la rencontre du réalisateur dans son antre pour découvrir ses secrets.
En même temps, le Commandant Servaz doit faire face à plusieurs affaires sordides dont l'étrange mort d'un ancien décorateur de cinéma.
Cette enquête va conduire le policier à croiser la faune qui gravite dans le milieu des films à hémoglobine avec un producteur un peu perché, un influenceur spécialiste des films d'horreur, un curé effarouché et un gérant de cabaret tatoué aux implants digne d'Orlan ou de Robocop. Pas prêt de passer les portiques d'un aéroport.
J'ai retrouvé avec plaisir ce retour aux origines de la série : des scènes de crimes qui marquent l'esprit, un flic torturé, un danger latent à chaque page et une intrigue aux entrées multiples.
Bernard Minier ne sera jamais un grand styliste, mais il excelle dans la noirceur et ses chapitres sont courts pour maintenir un rythme haletant et rendre le lecteur captif. le suspens est au rendez-vous et griotte sur la Tourte des Pyrénées, Servaz est rattrapé par ses démons.
L'auteur a fait une cure (pas à Luchon) de films d'horreurs pour se mettre dans l'ambiance et préparer son roman et il offre un appendice de 150 pellicules cultes et flippantes à souhait.
Sinon, les offices de tourisme des Pyrénées viennent de publier un communiqué pour rassurer les touristes en précisant que côté probabilités, vous avez autant de chances de croiser un serial killer sur un sentier des Pyrénées que de vous faire dévorer par un ours pendant votre jogging...
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