AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ladybirdy


Grégoire est sensible, très sensible. Je l'ai surtout trouvé très à côté de tout, un brin naïf, imperméable aux événements de sa vie. le ton d'Isabelle Miniere y est pour beaucoup. Des phrases simples sans chichi : sujet-verbe-complément. Basta. À quelques exceptions près pour quelques beaux passages néanmoins.

Grégoire est un employé minutieux voire maniaque. Il donne raison à son boss : tout salaire mérite travail (plutôt que l'inverse... il est très pointilleux sur ce genre de détails). Il est en couple avec Agathe qui prêche la philosophie à tout va dans sa vie. Grégoire est souvent d'accord. Grégoire a peu de souvenirs. le présent c'est déjà du futur passé pour lui. Puis il a des trous dans sa mémoire, il n'aime pas parler de lui. Il se rappelle de son enfance, que sa mère l'a élevé seule. Qu'elle était fatiguée, que c'était une corvée ce petit Minou de Grégoire. Grégoire, il aime le cinéma, les grands paysages, il rêve de lions. Il aime les bouclettes de son Agathe, il rit par procuration sur le dos de ceux qui rient de bon coeur.

Grégoire invente peut-être ici une nouvelle forme très subtile de la sensibilité mais dans mon monde à moi, cette sensibilité est à peu de choses près inconnue au bataillon. La sensibilité est un thème qu'il faut fouiller, poétiser, sur lequel doit se fondre la mélancolie, où l'on doit entendre les poètes pleurer et les coeurs des marins saigner. La sensibilité c'est un nuage qui se couche sur la mer, c'est un arc en ciel qui remplit les yeux de couleurs, c'est un coeur qui bat plus fort, plus vite, où la vie est à la fois terre d'asile comme terre d'exil.
La sensibilité est une qualité-défaut taillée dans l'ombre et la lumière. Elle scintille et éblouit autant qu'elle vacille et hurle à la mort.

C'est cela que j'avais envie de lire dans ce Je suis très sensible. Plutôt qu'un récit métro-boulot-dodo trop subtil pour en deviner l'intérêt du thème, trop monotone pour me convaincre que la sensibilité se tapit dans ce petit roman.
Commenter  J’apprécie          798



Ont apprécié cette critique (77)voir plus




{* *}