AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de BazaR


BazaR
25 décembre 2019
Pas vraiment une lecture pour les fêtes de Noël…

J'espérais, en lisant cette BD, éclaircir le sac de noeud des guerres des Balkans de la fin du 20ème siècle. J'attendais une vision aussi rationnelle que possible, une vision d'historien.
Au lieu de cela, c'est un témoignage coup de poing qu'il nous est donné de lire. L'on voit de l'intérieur une société yougoslave multi-ethnique, multilingue et multireligieuse, maintenue dans la paix du fait de la dictature de Tito, s'éclater dans toutes les directions. Des voisins, des amis qui ne vénèrent pas le même dieu, qui regardaient ensemble les matches de foot, s'entretuent. Idéologiquement, il s'agit d'imposer « son » peuple, « sa » religion sur cette terre unique qui ne veut plus les supporter tous. En pratique, il s'agit de défendre la peau de sa famille, de son quartier.

Les flashbacks souvenirs d'un jeune serbe du Kosovo qui a fait sa vie en Italie et revient à Kosovska Mitrovica pour l'enterrement de son père se mélangent avec ceux d'un vieux serbe du Kosovo qui s'est retrouvé piégé dans le capharnaüm de la guerre civile. L'émotion guide les auteurs et le lecteur ; pas question de rationalité, seulement de regrets, de chagrin, de colère et de haine non éteinte.
Nikola Mirkovic est serbe d'origine. Cela se sent dans l'émotion qu'il met à déclarer que la vision mondialement médiatisée de la Serbie responsable est trop simplificatrice. On sent surtout sa tristesse de la disparition d'une société où l'on pouvait être amis malgré les différences. La lecture est amère. On en ressort lessivé, en souhaitant sans y croire que cela ne se reproduise jamais.

Merci à Masse Critique et aux éditions du Rocher.
Commenter  J’apprécie          384



Ont apprécié cette critique (38)voir plus




{* *}