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Giuseppe Quattrocchi (Illustrateur)
EAN : 9782268102641
68 pages
Les Editions du Rocher (23/10/2019)
4.03/5   15 notes
Résumé :
Une plongée documentaire et historique en BD au coeur de la guerre du Kosovo.
Mars 2004, Dimitri a fui la Yougoslavie pour l'Italie alors qu'il n'avait que 15 ans. Il retourne au Kosovo pour assister à l'enterrement de son père qu'il n'avait jamais revu. Ce périple dans l'ex-Yougoslavie le replonge rapidement dans l'enfer balkanique d'après-guerre. Lors de ce voyage, il rencontre Milan, un vieux serbe à la langue acérée qui lui raconte ses souvenirs des guer... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Pas vraiment une lecture pour les fêtes de Noël…

J'espérais, en lisant cette BD, éclaircir le sac de noeud des guerres des Balkans de la fin du 20ème siècle. J'attendais une vision aussi rationnelle que possible, une vision d'historien.
Au lieu de cela, c'est un témoignage coup de poing qu'il nous est donné de lire. L'on voit de l'intérieur une société yougoslave multi-ethnique, multilingue et multireligieuse, maintenue dans la paix du fait de la dictature de Tito, s'éclater dans toutes les directions. Des voisins, des amis qui ne vénèrent pas le même dieu, qui regardaient ensemble les matches de foot, s'entretuent. Idéologiquement, il s'agit d'imposer « son » peuple, « sa » religion sur cette terre unique qui ne veut plus les supporter tous. En pratique, il s'agit de défendre la peau de sa famille, de son quartier.

Les flashbacks souvenirs d'un jeune serbe du Kosovo qui a fait sa vie en Italie et revient à Kosovska Mitrovica pour l'enterrement de son père se mélangent avec ceux d'un vieux serbe du Kosovo qui s'est retrouvé piégé dans le capharnaüm de la guerre civile. L'émotion guide les auteurs et le lecteur ; pas question de rationalité, seulement de regrets, de chagrin, de colère et de haine non éteinte.
Nikola Mirkovic est serbe d'origine. Cela se sent dans l'émotion qu'il met à déclarer que la vision mondialement médiatisée de la Serbie responsable est trop simplificatrice. On sent surtout sa tristesse de la disparition d'une société où l'on pouvait être amis malgré les différences. La lecture est amère. On en ressort lessivé, en souhaitant sans y croire que cela ne se reproduise jamais.

Merci à Masse Critique et aux éditions du Rocher.
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La couverture en dit beaucoup sur cette lecture , on y voit un homme armé avec son fils dans les bras .
Bienvenue au Kosovo , c'est une entrée terrible dans une guerre fratricide, la Yougoslavie n'existe plus , il reste un pays éclaté , des minorités qui cohabitaient plus ou moins pacifiquement et qui sont rattrapées par le conflit .
Conflit ethnique , guerre de religion ? , surtout un déchaînement de violence incroyable de part et d'autre , maintenant ce qui compte c'est le nationalisme et ses effroyables dérives .
Le récit se passe en 2004 , Dimitri , un jeune serbe qui a fui son pays , revient pour assister à l'enterrement de son père , les tensions d'après guerre sont encore présentes , la haine prédomine , lui se rappelle le temps avant la guerre , son amitié avec son meilleur ami musulman .Un livre très dur mais utile .
Pour se rappeler de l'absurdité des guerres , personne n'en sort vainqueur .
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Nous avons là une bande dessinée qui aborde le conflit des Balkans dans les années 1990 alors que l'action principale est située en 2004 dans un Kosovo à feu et à sang. Un fils revient d'Italie pour honorer la mémoire de son père et assister à son enterrement alors qu'il ne l'a plus revu depuis bien des années.

La couverture ressemble à s'y méprendre à une publicité de Coca-Cola avec ses couleurs rouge et blanc alors que l'image de guerre est assez morbide. On comprendra à la lecture que ce n'est pas une simple coïncidence car des affiches de la campagne « enjoy » couvraient les rues de Dubrovnic alors que les bombardements tuaient des centaines de civils femmes et enfants. Cela a un côté décalé mais d'assez mauvais goût comme pour souligner le décalage entre les sociétés occidentales qui s'amusaient alors que d'autres se faisaient une guerre impitoyable.

Juste avant de commencer ma lecture, j'aborde toujours le message laissé par les auteurs sur la page de garde. On apprendra que le coloriste a fait son travail jusqu'à la vingtième planche car il a eu un grave accident qui ne lui a malheureusement pas permis de continuer. Les auteurs nous demandent de pardonner l'incohérence de style mais je ne l'ai absolument pas senti. Je pense que le poursuivant a fait du bon travail en respectant la ligne conductrice.

J'ai bien aimé la construction de ce récit qui laisse un goût amer. On se rend compte qu'il n'y avait pas de gentils contre des méchants alors qu'une certaine campagne de propagande gagnait toute l'Europe. C'était bien plus compliqué que cela. Cette bd va nous apporter de nouveaux témoignages qui peuvent être assez intéressants pour se forger une opinion.

Pour autant, la conclusion semble dire que les peuples des Balkans n'ont rien à gagner dans des guerres qui les opposent et qui sont orchestrées par des puissances étrangères qui manipulent les masses pour vendre des armes et qui sont les grandes gagnantes. Bref, il faut les laisser tranquille. Pour autant, j'avais eu l'impression que l'intervention des occidentaux était de mettre fin à ce conflit fratricide pour retrouver la paix.

Malgré cette différence de vue avec les auteurs, j'ai bien apprécié cette bd qui nous apporte quelque chose. La paix est une chose précieuse qu'il nous faut conserver sans tomber dans le nationalisme ou les excès de religion.
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Merci aux éditions le Rocher et à Babelio de m'avoir fait découvrir cette bande dessinée.
Dans un train au Kosovo. un jeune homme, Dimitri rencontre un vieil homme à la veille du pogrom de mars 2004. A partir de souvenirs de ces deux hommes, on retrace les conflits qui ont opposés les serbes, les croates, les albanais. Dimitri vit à Milan et revient au Kosovo pour assister à l'enterrement de son père avec qui il était en froid. C'est un pays au bord de l'explosIon de violences entre les différentes communautés.
Une bande dessinée qui retrace la journée avant le pogrom contre le serbe du Kosovo et où on constate qu'il est difficile de savoir qui sont les bons et les méchants.
Le graphisme est rude avec les traits de Dimitri qui semblent durs. Les couleurs sont violentes parfois. La couverture est un clin d'oeil à coca cola qui s'est implanté après la guerre de Bosnie. On comprend que les guerres balkaniques ont permis à certains pays de s'enrichir.
Une bande dessinée à découvrir pour comprendre le Kosovo et les conflits entre communautés.
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Cette illustration représente parfaitement la problématique du Kosovo. Pour des raisons qui me paraissent, du haut de mes 32 ans, absurdes et incompréhensibles, je me rends compte, après la lecture de cette BD, que je me suis moi-même « amusé » de cette guerre du Kosovo que l'on assimilait trop rapidement à une bête histoire de territoire, sans en comprendre réellement les aboutissements. Suis-je seulement capable de situer le Kosovo sur une carte ? Comment puis-je ne pas me rappeler des émeutes de 2004 alors que j'avais déjà 17 ans ? A l'instar de ces enfants qui jouent au premier plan, cette BD nous invite, ironiquement, dans un pays dont on ne connait finalement pas grand chose, un peu comme si nous avons été confronté à cette violence sans réellement en avoir conscience.

Nous suivons le périple d'un jeune homme qui souhaite rendre un dernier hommage à son père récemment disparu. Certainement pas par amour, probablement par une culpabilité qui l'on comprend au fil des pages et d'une façon à la fois subtile et brutale. Les illustrations sont bien plus évocatrices que le texte, souvent absent, et il faut un certain talent pour comprend le raisonnement voulu par les auteurs tant il est question d'un contenu implicite où les liens entre les idées ne sont pas toujours évidents. J'avais cette sensation d'être dans la peau du personnage ayant des difficultés à assumer une certaine lâcheté et donc incapable d'exprimer ses sentiments aussi facilement.

Les séquences du présent se mélangent à celles du passé, créant un certain flou sur le déroulement des événements. Toutefois, on prend un plaisir à construire l'histoire à son rythme avec une compréhension plus ou moins facilitée par une bonne culture générale.

Les illustrations sont d'une qualité exceptionnelle et nous immergent dans un environnement qui prend vie sous nos yeux. Les illustrateurs n'ont pas de secret pour le lecteur et ont ce talent unique de pouvoir représenter une scène simplement tout en restant le plus authentique possible. Personne n'a envie de regarder le dessin d'une jeune fille en train de se faire violer, mais on ne parvient pas à se décoller de cette horreur tant elle nous parait réelle et en train de se passer sous nos yeux.

Je ne vais pas vous mentir, sous prétexte d'avoir reçu cette BD gracieusement, mais il s'agit d'une lecture très difficile tant pour la compréhension des événements que par les scènes tragiques qui sont présentées dans cet ouvrage. Il faudra, dès lors, être capable de s'ouvrir à des événements qui nous dépassent afin de comprendre le message véhiculé par cette BD.
Lien : https://leparfumdesmots.blog..
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critiques presse (1)
BDGest
05 novembre 2019
Sous une fine trame romanesque se lit un propos didactique sur une réalité à la fois simple et d’une infinie complexité. [...] Le dessin réaliste de Giuseppe Quattrocchi est en phase avec le projet aux accents documentaires. La reconstitution des décors se montre convaincante et elle traduit toute la violence des affrontements et leurs séquelles.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je suis un serbe loyal, comme on dit à Sarajevo, mais un Turčin (turc) pour Belgrade. J'ai fait la guerre dans l'armée bosniaque à la naissance du nouveau gouvernement car ma femme est musulmane et que j'habitais un quartier tenu par les musulmans que je ne voulais pas quitter.
Mon frère, par contre, se trouvait de l'autre côté de la barricade, non pas parce que nous avions des idées politiques différentes, mais simplement parce qu'il habitait dans la zone qui est devenue une partie de la république serbe. Tu imagines ?
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Je te comprends mon garçon . Les gens se souviennent de Tito comme d’une période où l’on respectait la dignité de l’être humain ...Dans une certaine limite à cause de la Dictature...Parce que c’en était une !
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Aujourd’hui, il y a quasiment autant de serbes à l’étranger qu’en Serbie .
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L'homme qui se vante de n'avoir jamais pleuré n'est pas le plus grand des hommes mais le plus grand des imbéciles.
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L'histoire joue un rôle clef, les victimes peuvent se transformer en bourreaux et les bourreaux en victimes
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