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Citations sur L'homme rapaillé (95)

Mon poème
comme le souffle d'un monde affalé contre sa mort
qui ne vient pas
qui ne passe pas
qui ne délivre pas
comme une suite de mots moribonds en héritage
comme de petits flocons de râles aux abords des lèvres
comme dans les étendues diffuses de mon corps
mon poème
entre haleine et syncopes
ce faible souffle phénix d'un homme cerné d'irréel
dans l'extinction de voix d'un peuple granulé
dans sa déréliction pareille aux retours des saisons
une buée non repérable dans le miroir du monde
mon poème
ce poème-là
paix à tes cendres
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PLUS BELLE QUE LES LARMES

Jeune fille plus belle que les larmes
qui ont coulé plus qu'averses d'avril
beaux yeux aux ondes de martin-pêcheur
où passaient les longs-courriers de mes désirs
mémoire, ô colombe dans l'espace du coeur
mes mains sont au fuseau des songes éteints
je me souviens de sa hanche de navire
je me souviens de ses épis de frissons
et sur mes fêtes et mes désastres
je te salue toi la plus belle
et je chante
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Je t'écris pour te dire que je t'aime
que mon coeur qui voyage tous les jours
- le coeur parti dans la dernière neige
le coeur parti dans les yeux qui passent
le coeur parti dans les ciels d'hypnose-
revient le soir comme une bête atteinte(...)

Le temps saigne
quand donc aurai-je de tes nouvelles
je t'écris pour te dire que je t'aime
que tout finira dans tes bras amarré
que je t'attends dans la saison de nous deux
qu'un jour mon coeur s'est perdu dans sa peine
que sans toi il ne reviendra plus

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Tu fus quelques nuits d'amour en mes bras
et beaucoup de vertige, beaucoup d'insurrection
Même après tant d'années de mer entre nous
A chaque aube, il est dur de ne plus t'aimer
Par moments, ton absence fait rage (...)
A travers cette absence je me désoleille.

L'air que je respire est trop rare sans toi, un jour je ne pourrai plus.
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PLUS BELLE QUE LES LARMES

Jeune fille plus belle que les larmes
Qui ont coulé plus qu’averses d’avril
Beaux yeux aux ondes de martin-pêcheur
Où passaient les longs-courriers de mes désirs
Mémoire, ô colombe dans l’espace du cœur
Mes mains sont au fuseau des songes éteints
Je me souviens de sa hanche de navire
Je me souviens de ses épis de frissons
Et sur mes fêtes et mes désastres
Je te salue toi la plus belle
Et je chante

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Une soirée exceptionnelle hier soir sur France Culture : des poésies dites par Jean-Louis Trintignant sur une musique d'Astor Piazzolla.
Cette lecture d'extraits du poème "Marche à l'amour" de Gaston Miron, dédié à sa fille Marie, m'a profondément touché.
À écouter : https://www.youtube.com/watch?v=grNY9uvv12Q

La fin du poème est éblouissante :

je marche à toi, je titube à toi, je meurs de toi
lentement je m'affale de tout mon long dans l'âme
je marche à toi, je titube à toi, je bois
à la gourde vide du sens de la vie
à ces pas semés dans les rues sans nord ni sud
à ces taloches de vent sans queue et sans tête
je n'ai plus de visage pour l'amour
je n'ai plus de visage pour rien de rien
parfois je m'assois par pitié de moi
j'ouvre mes bras à la croix des sommeils
mon corps est un dernier réseau de tics amoureux
avec à mes doigts les ficelles des souvenirs perdus
je n'attends pas à demain je t'attends
je n'attends pas la fin du monde je t'attends
dégagé de la fausse auréole de ma vie

Gaston Miron, L’Homme Rapaillé

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La vie agonique
HÉRITAGE DE LA TRISTESSE



extrait 2

démuni, il ne connaît qu'un espoir de terrain vague
qu'un froid de joie parlant avec le froid de ses os
le malaise de la rouille, l'à-vif, les nerfs, le nu
dans son large dos pâle les coups de couteaux cuits
il vous regarde, exploité, du fond de ses carrières
et par à travers les tunnels de son absence, un jour
n'en pouvant plus y perd à jamais la mémoire d'homme

les vents qui changez les sorts de place la nuit
vents de rendez-vous, vents aux prunelles solaires
vents telluriques, vents de l'âme, vents universels
vents ameutez-le, et de vos bras de fleuve ensemble
enserrez son visage de peuple abîmé, redonnez-lui
la chaleur
               et la profuse lumière des sillages d'hirondelles
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Poème de séparation 1



Extrait 2

je t’aime et je n’ai plus que les lèvres
pour te le dire dans mon ramas de ténèbres
le reste est mon corps igné ma douleur cymbale
nuit basalte de mon sang et mon cœur derrick
je cahote dans mes veines de carcasse et de boucane

la souffrance a les yeux vides du fer-blanc
elle rave en dessous feu de terre noire
la souffrance la pas belle qui déforme
est dans l’âme un essaim de la mort de l’âme
Ma Rose Stellaire Rose Bouée Rose Ma Rose Éternité
ma caille de tendresse mon allant d’espérance
mon premier amour aux seins de pommiers en fleurs
dans la chaleur de midi violente
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LA MARCHE À L'AMOUR ( extraits )

tu es mon amour
ma clameur mon bramement
tu es mon amour ma ceinture fléchée d'univers
ma danse carrée des quatre coins d"horizon
le rouet des écheveaux de mon espoir
tu es ma réconciliation batailleuse
mon murmure de jours à mes cils d'abeille
mon eau bleue de fenêtre
dans les hauts vols de building
mon amour
de fontaines et de haies de ronds-points de fleurs
tu es ma chance ouverte et mon encerclement
à cause de toi
mon courage est un sapin toujours vert
et j'ai du chiendent d'achigan plein l'âme
tu es belle de tout l'avenir épargné
d"une frêle beauté soleilleuse contre l'ombre
ouvre-moi tes bras que j'entre au port
et mon corps d'amoureux viendra rouler
sur les talus du mont Royal
orignal , quand tu brames orignal
coule-moi dans ta plainte osseuse
fais-moi passer tout cabré tout empanaché
dans ton appel et ta détermination
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Que ne souffres-tu pas
aux souffles des partances
d'échapper loin là-bas
Le poids de ta naissance
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