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Critique de dvall


dvall
13 septembre 2023
« A treize ans, Noboru se figurait avoir du génie (tous les membres de sa bande pensaient de même), il croyait que la vie se résumait à des symboles et des décisions simples, que la mort prenait racine au moment de la naissance… » Et voilà le genre d'idée que le chef de bande plante dans sa tête et celle de ses camarades : « Nous permettons l'existence des maîtres, des professeurs, des écoles, des pères, de la société, de tout ce tas d'ordures : ce n'est pas parce que nous manquons de puissance, mais permettre est notre privilège à nous, et si nous éprouvions la moindre pitié nous ne serions pas capables de consentir notre permission à tout cela d'un coeur insensible. »

Les garçons n'éprouvent en effet aucune pitié lorsqu'ils massacrent un jeune chat pour le disséquer consciencieusement. Depuis que Noboru s'est éclipsé une nuit pour rejoindre ses amis, sa mère l'enferme dans sa chambre chaque soir. Fusako est veuve bien qu'encore jeune. C'est une belle femme, propriétaire de surcroît d'un magasin de vêtements de mode. Elle débute une relation avec un officier de marine marchande, Ryüji, qui s'imagine un avenir glorieux par-delà les mers. C'est en découvrant derrière un tiroir de sa commode un trou donnant sur la chambre maternelle que Noboru va surprendre une nuit les deux amants, et qu'une image fantasmée du marin naîtra dans son esprit. Mais bientôt, le garçon se rend compte avec une cruelle déception que Ryüji n'a rien du héros qu'il s'imagine, qu'il n'est qu'un homme simple, honnête et droit sincèrement amoureux de sa mère…

Dans ce roman, je retrouve l'esprit et la plume savamment ciselée de Mishima, que je n'avais pas reconnus dans « le tumulte des flots ». L'histoire d'un amour et d'une relation à la mer encore, mais sous un angle radicalement différent. Des sentiments purs habitaient « le tumulte des flots », des visions corrompues colonisent « le marin rejeté par la mer ». Un récit à la fois triste et cruel, effrayant et oppressant aussi lorsque se révèlent les intentions de ces jeunes garçons pervertis par une doctrine malfaisante.
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