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Critique de mercutio


Il s'agit de faire confiance à Robert Misrahi dont on dit qu'il est expert en science spinoziste, c'est-à-dire qu'il l'a comprise, assimilée, est apte à la restituer en langue vulgaire et à la faire comprendre à tous.
Compte tenu de la réputation de L'éthique, le pari m'a paru non seulement raisonnable mais difficilement contournable!

L'ouvrage comporte deux parties.
La seconde est une anthologie, c'est-à-dire une collection d'extraits sensés être représentatifs, principalement de L'éthique et, à la marge, du Traité de la réforme de l'entendement. Elle donne une excellente perception des motifs pour lesquels il y a lieu, selon moi, de fuir la lecture de L'éthique à moins d'une motivation très forte et spécifique (au contraire du Traité théologico-politique qui est une petite merveille). D'ailleurs, dans sa première partie, Robert Misrahi identifie les obstacles à cette lecture, laborieuse, codée et en partie obsolète; par respect de son double rôle de disciple et de pédagogue, il a sûrement tenu à insérer dans cette anthologie plus que ce dont le plaisir de ses lecteurs se serait satisfait.

Ainsi concentrons-nous sur la première partie qui, à elle seule, justifie l'acquisition du livre.
La pensée du philosophe batave nous est servie dépiautée, découpée et servie sur table nette. Elle livre alors toute sa saveur dont les constituants principaux sont: la conception novatrice et proprement révolutionnaire du concept systémique qui la sous-tend, au rebours des religions et de la paresse des peuples; l'obsession d'emporter la conviction par le raisonnement et la démonstration se voulant d'ordre quasi-mathématique; l'amplitude de la réflexion et la perspicacité de certains aspects de l'analyse psychologique de l'homme.
Dans le dernier chapitre de cette première partie, Robert Misrahi expose sa "critique" de la philosophie de Spinoza; il précise très clairement ce qu'il en conserve et ce qu'il délaisse dans le cadre de sa propre recherche philosophique. Cette claire honnêteté, pas si fréquente, régale!

En conclusion, un excellent demi-livre qui peut épargner aux neurones fragiles les affres d'une plongée dans l'original.





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