Edgar Mittelholzer a le don des images et de l'atmosphère. En quelques phrases, le vent devient un personnage à part entière, qui annonce les horreurs à venir. Divisé en trois parties, c'est d'ailleurs le temps qui donne le rythme au récit. Bientôt succéderont le brouillard et la neige. S'ensuivent d'étonnants monologues intérieurs, pendant lesquels le lecteur devine aisément qui s'exprime. On retrouve le cynisme, l'humour noir, parfois en roue libre de l'auteur. L'incarnation du mal est encore une fois un vieillard d'apparence inoffensive. Est-il fou ? Ou est-il parfaitement lucide ? L'ambiguïté est cultivée jusqu'au bout. Elle traduit un désespoir profond qui emporte toutes les valeurs. Famille, société, justice. Tout est subverti au service de cette tragi-comédie, servie froide.
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