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Critique de hanyrhauz


Vent, brouillard et neige mêlés. Une météo anglaise à souhait. le genre de temps qui rend fou.
Fous, les protagonistes de ce roman le sont tous un peu. Entre celui qui est persuadé que sa femme est morte et qu'il ne peut communiquer avec elle que lors de séances de spiritisme (alors qu'elle lui fait la cuisine et gère la maison... comme quoi...), celui qui voue une passion immodérée à ses serres et à ses orchidées (surtout une qui sera la perfection faite fleur), celle qui se voit comme une star hollywoodienne (de l'accent à la cambrure) et celle qui se dévoue jusqu'à l'abnégation de soi (moins invisible que sa mère mais pas plus récompensée), c'est un beau tableau de névroses qui nous est présenté. Et quoi de mieux pour un auteur de croiser les névroses de ses personnages ?

Alors tout ce petit monde se croise. Jusqu'au moment où un fou (à peine plus fou qu'eux mais lui s'est échappé de l'asile où il était interné) vient bouleverser la toute relative tranquillité du lieu. Et permet d'ajouter deux policiers, un modèle de Dupont et Dupond punk qui se font une idée toute personnelle de la justice.

Le temps qu'il fait à Middenshot est un roman étrange et il conduit bien évidemment à une lecture qui l'est tout autant. J'ai eu le sentiment de lire un texte qui reprend de nombreux codes du roman gothique et pourtant, c'est un livre transgressif, qui ne ressemble à aucun autre. Je ne serai pas étonnée d'apprendre que Tim Burton est un lecteur d'Edgar Mittelholzer en plus d'Edgar Allan Poe. C'est aussi un livre qui porte avec beaucoup de sarcasmes un discours sur le Bien et le Mal (de l'importance des majuscules) et sur la violence dans notre société. L'auteur l'a écrit en 1952, dans un monde encore bouleversée par deux guerres mondiales.

Avec les éditions du Typhon, l'objet est beau et le choix audacieux. C'est toujours plaisant de lire un texte aussi original qui vient casser un enchaînement de lectures plus consensuelles. J'aurais aimé un peu plus d'humour pour que ce livre soit une véritable comédie gothique, (ce vers quoi il tend parfois) et un peu moins de misanthropie. Que le vent dissipe un peu le brouillard et laisse place à un jour de neige plus joyeux.
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