AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Alfaric


Avec ce tome 18 nous sommes toujours dans l'Ère des Châtiments, et nous entrons de plein pied dans le Cycle de la Naissance...
Tout commence par l'introduction du comic relief adolescent Isidro (mais pas que ^^), qui après avoir échappé à une troupe de soudards assiste au massacre d'une troupe d'infiltration kushan par le Chevalier Noir (du véritable bonbon pour les yeux si on n'est pas allergique à la violence ^^) décide de devenir son disciple ! Mais tout s'enchaîne avec la véritable comédie humaine qui se déroule à la Tour des Châtiments d'Albion qui nous est montrée par les yeux de Farnèse en pleine crise d'identité, de la maquerelle Luka qui tente de sauvegarder la lumière de l'humanité dans ce grand merdier, et de la prostituée Nina qui paralysée la peur ne sait plus à quels saints se vouer... (et je passe sur les apparitions du Skull Knight, sur ses déclarations aussi prophétiques que cryptiques, ainsi que sur les allusions à son aura elfique ^^)
L'Inquisiteur Mozguz poursuivi par la haine des proches des centaines de personnes qu'il a fait trépasser dans d'horribles souffrances n'est même pas un religieux fanatique mais carrément un illuminé psychotique, et on prendrait presque en pitié sa garde prétorienne de moines bourreaux freaks qu'il a enlevé aux ténèbres pour les éduquer dans la lumière : un géant microcéphale, un bossu musculeux, des jumeaux difformes, un nains aux réflexes surhumains, et un BG enfant de la lune (oui on t'a reconnu Elric de Melniboné ^^) qui s'avèrent finalement d'autant plus humains qu'ils savent à quelles sales besognes ils sont employés mais qui ne peuvent rien refuser à celui qui les a sauvés et qui leur a donnés une mission à effectuer... (oui bon, tous les épouvantables instruments de torture qui sont mis en scène pour nous épouvanter relèvent historiquement de la justice civile et non religieuse puisque IRL l'Église n'avait le droit de recourir qu'aux supplices du linge mouillé, de la torsade et de la poulie, mais franchement c'était déjà de trop pour une institution se réclamant des enseignements du Christ !)
Le reste nous est montré par l'intermédiaire du bordel ambulant fréquenté par Luka qui est force et courage, et Nina qui est faiblesse et lâcheté, et Casca / Hélène qui folle à lier suscite à la fois curiosité, charité et pitié... Avec tous ses réfugiés, nous sommes face à un microcosme d'humanité pris en étau entre l'enclume de l'hérésie et le marteau de l'Église (ou vice versa : Monde de Merde), et les deux institutions sont traitées comme les anges et les démons sur un strict pied d'égalité ! du coup il ne faut pas s'étonner qu'au bout du bout on finissent par dérouler le tapis rouge à la Bête Immonde qui depuis toujours veut nous gouverner tous, nous trouver, nous amener tous et dans les ténèbres les lier, au pays de Mordor où s'étendent les ombres (nous sommes dans l'une des phases les plus noires de la saga, ici inspirée par le génocide rwandais)... Qui survivra à tout cela ? Qui vivra verra !

Alors oui nous sommes clairement dans un détournement horrifique du "Nom de la rose", roman d'Umberto Eco immortalisé par Jean-Jacques Annaud, mais pas seulement... On noter la porte de l'enfer inspirée d'un palais italien baroque dont je vous laisse le plaisir de la découverte, la scène du sabbat largement inspirée du film de John Milius intitulé "Conan le barbare" (à réserver à un PUBLIC AVERTI !), ou cette case qui mélange les influences de Vincent van Gogh et Edvard Munch... Que cela fait du bien à ses méninges un mangaka aussi cultivé !
Commenter  J’apprécie          330



Ont apprécié cette critique (32)voir plus




{* *}