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Critique de Tachan


Contrairement à ce qu'annonce la couverture de cet ultime opus, pour moi, la guerre est derrière nous. Les deux pays qui s'affrontaient doivent maintenant laisser place à quelque chose de bien plus vaste avec le retour sur Terre de ce Dieu Guerrier autrefois craint et vaincu.

Dans ce dernier tome, Miyazaki peut enfin montrer toute l'ampleur du monde et de la mythologie qu'il a imaginé. Nous savions que nous étions dans un monde autrefois très urbanisé, qui a sombré à cause de cela, nous en avons maintenant la preuve indiscutable avec cette résurgence du passé. Pour autant, Miyazaki n'est pas un va-t-en guerre, il nous présente donc un Dieu Guerrier nouveau né qui va s'attacher à Nausicaä comme à une mère et qui va donc s'emparer petit à petit de ses idées pour laisser la violence avec laquelle il a été conçue de côté. C'est beau et tragique à voir.

On voit les conséquences de la folie des hommes du passé, mais également des hommes présents qui ont voulu jouer les apprentis sorciers et ça fait peur ! Ce pauvre Dieu Guerrier m'a vraiment fait mal au coeur. En le voyant s'éveiller à la conscience au fil des pages, on le voit également s'étioler pour disparaitre. C'est un crève coeur. Et au milieu de tout ça, Nausicaä, figure messianique, survole pour apporter partout sa bonne parole afin que la paix l'emporte pour qu'enfin les hommes vivent en symbiose avec cette nature qu'ils ont tant malmenée. La compréhension qu'on en vient à avoir de celle-ci nous apprend également quelque chose de terrible sur les dernières expériences de l'homme, qui a été bien trop loin, peut-être jusqu'à un point de non-retour ? L'auteur nous laisse libre de l'interpréter ici.

Mais ce dernier tome aura vraiment eu un souffle épique magique empli non de la violence de la guerre mais du tragique espoir d'une paix réparatrice. Kushana, Yupa, Chikuku et bien d'autres personnages croisés par Nausicaä, tels des apôtres, sont donc également les chantres de celle-ci et font fortes impressions, surtout les 2 premiers. le mangaka ne nous épargne pas non plus les lecteurs avec des sacrifices qui font très mal. C'est vraiment une histoire très biblique que nous avons là et qui s'achève pour mettre fin à cette ère de violence. Les ultimes pages sont heureusement pleine d'un doux espoir et nous réchauffent après cette longue ère crépusculaire et tragique.

Nausicaä aura montré que c'était une grande oeuvre humaniste et écologiste. Miyazaki a parfaitement mis en scène ce bref moment de la vie de ces peuples, alors que c'était un peu la chronique d'une mort annoncée. Il a maitrisé son récit de main de maitre de bout en bout. C'est pour moi, un complément indispensable au film qui ne pousse pas la réflexion jusqu'au bout comme ici faute d'espace. Il faut lire les manga pour mieux saisir toute la complexité de l'histoire qu'il a voulu raconter !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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