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Critique de CS_Constant


Ce dernier tome achève de façon magistrale une série qui m'a fait voyager du début à la fin. J'ai tout aimé, de l'univers à la fois dangereux et plein d'une vitalité semblable à celle des origines, peuplé de créatures étranges, poétiques et émouvantes, d'humains tiraillés entre leurs aspirations multiples ; à l'histoire trépidante, remarquablement bien conçue, qui sait où elle emmène son lecteur, en passant par les personnages, tous plus attachants les uns que les autres ; on les voit grandir, évoluer sous nos yeux, ils incarnent tous quelque chose de différent et suivent chacun leur propre chemin. Je ne saurais tarir d'éloge sur la qualité de cette saga.

Passons maintenant à ce tome 7, en particulier. le dénouement final, avec d'abord cette relation étrange qui se construit entre Nausicaä et le Dieu-guerrier, qui la considère comme sa mère. Pour rester dans l'analogie biblique, Nausicaä fait un peu ici figure de vierge Marie (d'ailleurs, l'être vêtu de bleu, ça fait un peu référence à ça aussi, si ce n'est pas trop vouloir tirer les cheveux à l'analyse),

J'aurais un seul bémol à apporter à toutes ces critiques dithyrambiques que j'ai ajoutées tome après tome, et il est d'ordre stylistique. C'est à propos de la manière dont ce beau discours éthique et écologique est mis en scène à la fin de l'histoire.
On sent trop que ce discours est adressé directement au lecteur par l'auteur, et que sa mise en bouche à travers les personnages n'est qu'un artifice. C'était trop ampoulé, trop bien écrit, trop spectaculaire, trop... comment dire. Dans la situation extrême de cette confrontation, un dialogue aussi bien construit, aussi bien écrit, même si on imagine que cela se passe à un niveau spirituel, casse un peu l'immersion du lecteur et le ramène à une situation où il n'est plus dans une histoire mais en train de lire un discours.

Je sais que toutes ces choses devaient être dites, et par ailleurs, c'est un très beau texte ; je ne sais pas comment l'auteur aurait pu le transmettre autrement. Mais je regrette un peu d'avoir été tirée prématurément de cette histoire et de ma fusion avec cet univers par un discours qui, pour aussi juste qu'il soit, n'a pas su être assez subtil et m'a ramenée directement dans la réalité de mon fauteuil.
Je connais quelqu'un qui dit que pour qu'une histoire sonne juste, il faut qu'elle ignore complètement son lecteur. Il faut que celui-ci puisse y entrer sur la pointe des pieds et y assister comme si personne ne le voyait ; l'histoire doit se dérouler sous ses yeux en faisant comme s'il n'était pas là. C'est selon moi la petite faiblesse de la fin de Nausicaä : elle a trop son lecteur à l'esprit.
La tendance était déjà là avant, le style d'écriture est toujours un peu empreint de cette adresse au lecteur, mais pas au point de casser l'immersion comme à la fin, et puis c'est tellement bien écrit que ça ne fait rien.
Quoi qu'il en soit je mets quand même cinq étoiles car ce n'est qu'un point de détail, je reste absolument conquise par l'ensemble de cette aventure épique et ce n'est pas cela qui suffira à ternir le souvenir impérissable que j'en garderai.
Et merci à tous ceux qui auront lu ce long pavé jusqu'au bout !
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