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Critique de Francispetiot


Découvrir un nouveau roman d'un auteur que j'affectionne est pour moi un petit cérémonial dans lequel, tout en avançant dans l'oeuvre, je me replonge dans le passé. Ainsi, je me revois dans mon fauteuil favori, juste après avoir lu « Les jardins d'hiver », le précédent polar de Michel Moatti, m'interrogeant sur l'ampleur de son succès que j'avais supposé insuffisant, forcément insuffisant au vu de la qualité de ses fictions. Aujourd'hui, refermant « Dog island », son tout dernier, le cul dans le même fauteuil, je me repose la même question et je nourris l'espoir que son lectorat s'épaississe au fur et à mesure que s'épaissit son oeuvre, quelle soit l'importance de celui-ci.

Voici donc « Dog Island », un huis-clos dans lequel l'auteur revisite à sa manière les Dix petits nègres  d'Agatha Christie. le roman se passe sur une toute petite île qui n'a rien de paradisiaque et sur laquelle je n'irai pas en vacances ; vous non plus : le lopin de terre, pourtant situé à quelques encablures de New-York, est interdit d'accès au commun des mortels.
Austère, avec son reformatory glacial (ancien sanatorium et maison de correction), ses silos mystérieux (reliques de la guerre froide), son immense cheminée (qui canalisa des fumées issues de quelles combustions ?), l'île ne respire pas vraiment la joie de vivre. Une dizaine de personnes y vivent. Disons : enchaînent des jours gris sur une terre plate et poisseuse, entrevoyant parfois Odosh'a, la forme d'ombre qui apparaît dans un souffle de vent tiède.
Elle hante la nuit
Et la nuit elle crie.
L'atmosphère y est quelque peu… particulière. Et devient malsaine, poisseuse, étouffante, lorsque la jeune Tania Greene, travestie en clown triste, s'y pend.

Cette île existe vraiment, l'auteur en a simplement changé le nom. Une des forces des romans de Michel Moatti est cet habile mélange de faits réels liés à la grande histoire et de fiction. Mais il y a aussi l'impeccable narration et le suspens savamment entretenu, et puis… et puis… si vous ne lisez pas « Dog Island » lisez « Les retournants », lisez « Retour à Whitechapel », lisez « Les jardins d'hiver », lisez « Alice change d'adresse », lisez..., enfin quoi, lisez Michel Moatti, que mon humble personne, modeste amateur, tient sincèrement pour un des tout meilleurs auteurs de polar français d'aujourd'hui !
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