Le flou artistique
La couleur est annoncée dès les premières lignes.
Des vagues de souvenirs évanescents vont déferler sans relache tout au long de ce court roman.
A quelques détails près.
Des détails parfois limpides, souvent beaucoup plus flous.
Un narrateur à la mémoire indisciplinée nous emmène dans les rues vaporeuses d'un Paris aux allures de grand bain turque à ciel ouvert sur les pas d'une danseuse aux cheveux bruns... ou peut-être châtains.
Il se livre, au fil d'un récit qui évolue au bon vouloir des éclairs qui jaillissent de sa mémoire, sur les liens qu'il entretient avec cette danseuse.
Patrick Modiano, sans surprise, fait ce qu'il sait faire de mieux au risque assumé de verser dans l'autopastiche. Les adeptes de l'auteur apprécieront la "petite musique " récurrente bien présente et les quelques pas de danses associés.
Patrick Modiano est un auteur qui se complaît dans le flou artistique, un art qu'il maîtrise à la perfection.
Et c'est aussi pour cela qu'on l'apprécie.
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