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Critique de Harricana


Il y a toujours un côté un peu paisible, aérien, brumeux, dans un roman de Patrick Modiano. Lorsqu'on l'a achevé, on se sent léger, heureux et vivant.

Celui-ci n'est pas différent de tous ceux qui l'ont précédé. Comme d'habitude, on y rencontre des individus aux noms qui s'effacent, des rues oubliées, des pièces meublées seulement d'un canapé. Les personnages semblent flotter dans leur propre existence sans réellement poursuivre un but. Tous les ingrédients modianesques sont présents.

Mais il me semble que ce roman est encore plus… vaporeux. L'intrigue est si légère. On croise quelques personnages, des bribes de leur existence, puis chacun s'en retourne dans le silence de l'oubli. Les chapitres s'enchaînent, courts, comme quelques pointillés qui finalement s'estompent et ne mènent nulle part.

J'ai l'impression qu'à mesure que les romans de Modiano s'égrènent, ils s'allègent de plus en plus. de celui-ci, on pourrait presque lire les chapitres séparément, comme de toutes petites nouvelles, chacune recelant son concentré, sa petite musique modianesque. L'intrigue, légère comme un souffle, n'a guère d'autre intérêt que de relier les chapitres entre eux.

Patrick Modiano n'en aura jamais pas fini de dévider le fil de ses souvenirs, si lourds et si légers en même temps. Probablement lui reste-t-il encore un peu de matière, qui se dilue un peu plus à chaque roman, se renouvelle toujours un peu, sans jamais s'épuiser complètement. Alors attendons le prochain…
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