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Critique de ileautresor


Le Viêtnam est un pays de l'Asie du Sud-Est situé dans une péninsule:. cette contrée est composée à la fois de mer et de montagne. le Viêt-Nam (il existe différentes orthographes) ouvre sur la beauté de merveilleux paysages. Ainsi, la fameuse baie d'Along  est d'une beauté resplendissante, avec ses grottes et ses îles qui offrent un spectacle naturel inégalable.
Ce pays possède aussi une culture mystérieuse et raffinée. Comment mieux la connaître, sinon grâce à un livre écrit par une Vietnamienne qui connaît les us et coutumes de son pays, et aussi les subtilités de la langue ?

Ce livre tente donc de rendre compte des subtilités de la langue vietnamienne, à travers l'étude de 80 mots issus du vietnamien, ce qui permet à la fois de mieux connaître la culture du pays, son histoire, et de mieux comprendre sa population et ses habitudes de vie.

L'infini jeu de nuances du langage vietnamien est plus facile à saisir grâce à ce livre écrit par une auteure qui a aussi longtemps vécu en France - par le biais d' histoires qu'elle raconte - au fil de 80 mots choisis sur le volet -.

Le Viêtnam est une contrée fascinante qui a séduit des conquérants de continents différents tantôt de l'Asie (comme la Chine) tantôt de l'Europe (comme la France). Ses terres et ses rizières ont d'abord été convoitées par l'empire chinois, puis conquises pour un temps par la France. de nos jours, il s'agit d'un pays qui a obtenu son indépendance mais après été sous le joug colonialiste, elle est désormais sous un régime communiste.

La langue vietnamienne est à la fois simple et complexe.
Elle répond à des principes apparemment simples mais elle est remplie de nuances... avec tous les accents qui la composent, elle est difficile à reproduire avec l'alphabet français (surtout sur le clavier d'un ordinateur! ). En effet, la langue vietnamienne est composée de mots qui diffèrent selon le jeu des accents et des sonorités, ce qui change le sens des mots (comme par exemple avec Mà qui signifie Maman. le terme ma, suivant les accents reçus et les intonations données, revêtent différents sens : fantôme, placage, code, mois … ).
La langue vietnamienne a aussi hérité de nombreux traits culturels chinois et français. Toutefois, elle reste malgré tout fidèle à ses origines.

La langue vietnamienne est désormais formée d'une « transcription du vietnamien oral en alphabet latin » (p. 27) suite à une réforme graphique opérée en 1920 – en même temps, a eu lieu la suppression des concours des mandarins. Ces derniers permettaient d'avoir une caste de hauts fonctionnaires sinophiles. D'influencés par la Chine, les hauts fonctionnaires sont devenus « francophones et francophiles ». (p.17)

La langue vietnamienne a donc subi diverses influences, chinoise et française, au gré de l'histoire du Viêtnam – ce qui constitue l'un des intérêts de cette anthologie -.
La langue officielle a été doté d'un alphabet latin, ce qui permettait, dans l'esprit des révolutionnaires, de faire connaître leurs idées à l'extérieur même du pays.
Ho Chi Minh déclare l'indépendance en 1945. Mais c'est surtout la bataille de Diën Biën Phu qui permet de mettre définitivement fin à la période de la colonisation des français au Viêtnam. L'enseignement ne dispose plus alors de professeurs (et de lycées français...).
Or les universités sont essentielles au pays... Autrefois, le diplôme du doctorat et le titre de mandarin étaient donnés en même temps. Il subsiste encore une confusion entre les deux aujourd'hui encore. Même sous le régime communiste, l'importance du précieux diplôme subsiste encore de nos jours.
Au Viêtnam, le savoir est précieux : essentiel .

Un autre intérêt de ce livre réside dans la connaissance des habitants de cette terre. L'auteure parle ainsi de la population et des ethnies du Vietnam, dans la montagne par exemple. Il est aussi question des goûts des Vietnamiens, et de ce qui constitue leur essence même – comme dans les contes et légendes du Vietnam. Ainsi, l'auteure, Anna Moi, évoque ce mythe du génie de la Montagne qui l'a emporté sur le Génie des eaux – un conte de l'enfance –

Le Viêtnam cache aussi des lieux paradisiaques entre la forêt et la montagne, avec des grottes, des lacs et des cascades... L'auteure, Anna Moi, parle aussi de cet appel de la forêt – et de la jungle – , de l'intérêt pour les bonsaïs, les jardins minituarisés, formés d'abord de rochers puis d'arbres – comme pour mettre une main-mise sur la sauvagerie de la jungle.
Les paysages vietnamiens cachent ainsi une faune et une végétation luxuriante. Les viêtnamiens sont depuis toujours attachés à leurs terres.

L'auteure parle également de l'intérêt pour la propriété individuelle. Après 1975, celui-ci a été mis entre parenthèses pendant une décennie (lors de l'avènement des communistes au pouvoir). Or l'attrait de la terre constitue l'essence même du Vietnam...
A cette époque, les grands propriétaires terriens ont été dessaisis de leur terre ancestrale pour une redistribution de leurs rizières. Ils disparaissent, parfois exilés dans les camps, parfois dans le reste du monde (notamment en France ou aux Etats-Unis)…
Mais l'agriculture collective connaît la fin avec une famine tombée mal à propos. Pour des raisons idéologiques, il est toujours difficile d'obtenir des titres de propriétés, sinon discrétement, sous le manteau... L'usage de la terre est finalement obtenu et légalisé dans un petit livret rouge, d'abord pour 50 ans, puis pour 99 ans.

Le Viêtnam a des villes chargées d'histoire : Hanoï, la capitale cosmopolite qui se tourne vers la modernité, Ho Chi Minh-Ville, l'ancienne ville de Saïgon, chaleureuse et animée, le port Hoi An, qui demeure un lieu féérique avec les lanternes allumées à la nuit tombées, sans oublier Hué qui a gardé sa splendeur d'antan.
Nombre d'architectes ont peu à peu disparus Mais bien présent, il reste l'art subtil et complexe du feng shui …

Il est aussi question de la gastronomie (An com: manger.. du riz).
En 1945, dans l'après-guerre, ont eu lieu des disettes qui restent dans l'inconscient collectif. Il n'empêche que la gastronomie viêtnamienne reste d'une grande délicatesse, souvent grâce à la fraîcheur des produits (parfois issus des marchés flottants) et aussi grâce aux recettes transmises aux uns et aux autres...
Or la cuisine fait aussi partie de la culture d'un pays: la gastronomie fait toujours rêver plus d'un convive...

Ce livre révèle donc que la culture vietnamienne est ainsi d'une grande richesse, que l'auteure tente de nous faire connaître, à travers son vécu et sa connaissance du langage des us et coutumes de son pays natal - comme l'attachement à la terre et l'importance du savoir -.
Ainsi le Viêtnam est une contrée qui continue à faire rêver...pour ses magnifiques paysages, mais aussi pour sa richesse culturelle toute en subtilités.
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