AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de PatriceG


Cette lettre d'amour écrite alors que Yann Moix était jeune écrivain à une jeune fille qui méritait sans doute mieux que ce faux amour déclaré basé sur la libido aux accents tolstoïens comme le Bonheur conjugal ou la Sonate à Kreutzer, il en a fait à son tour un brillant développé sur ce que serait l'amour sans des considérations exclusivement physiques, voire bestiales qui régissent certainement trop de rapports humains et qui débouchent assurément vers des catastrophes conjugales où les enfants au coeur de cela semblent servir d'alibi.

"Comme la plupart des humains, je préfère aimer une femme qui ne m'aime pas qu'être aimé par une femme que je n'aime pas"

"C'est le plus facile que nous n'avons pas été fichus de réussir (l'après rencontre). Je ne commets des fautes que pour le plaisir d'avoir à les avouer .."

"Pour les femmes qui ne nous aiment pas, comme pour les "disparus", savoir qu'on n'a plus rien à espérer n'empêche pas de continuer à attendre (A l'ombre des jeunes filles en fleurs)"

"A cause de ta beauté, je pris des bus bondés (..) J'ai pénétré dans ta cité.. Chaque fois je me fracassais le nez : personne. J'en ai immédiatement déduit (les jaloux sont des maniaques de la déduction ; et même si leurs déductions sont généralement fausses, leurs conclusions sont généralement vraies) que tu avais "quelqu'un dans ta vie", expression si affreuse qu'elle a mené plus d'une âme sensible à la tombe."

"Comme je serais mille fois plus heureux seul, très loin d'ici dans l'espace et dans le temps, si je pouvais avoir la certitude totale, absolue, qu'aucun homme n'oserait venir t'aborder ! Ma place, je l'occupe qu'aux fins que nul autre ne puisse jamais l'occuper. Je tiens une permanence. Je ne suis avec toi que pour empêcher quelqu'un qui n'est pas moi d'y être."

"Je ne t'aimais pas encore que je en faisais que vérifier que les autres t'aimaient déjà ..)

Nous étions sexuellement parvenus à de violentes altitudes mais, aussitôt après l'évanouissement du plaisir, nous dévalions l'infini pour redevenir immobiles, passifs, hébétés, autrement dit muets; Des extases, il ne restait rien .."

Non mais franchement Yann sur ce dernier point, c'est un constat mondialement partagé chez l'homme en tout cas. Si tu étais physionnomiste, tu te serais aperçu que pour ce commerce avec ta partenaire, ce n'était pas tout à fait la même chanson, et si tel était le cas, alors je te rejoins ; mais comme je vois que tu évoques souvent le temps et que tu as quelque facilité à t'y mouvoir, quand tu dis par exemple " il est si tard qu'il est tôt", le plaisir allant se nicher dans les préparatifs de la chose, tu précèdes cette amertume en anticipant d'autant sur la chose.
Commenter  J’apprécie          160



Ont apprécié cette critique (16)voir plus




{* *}